Aux États-Unis, les républicains essuient une série de “revers humiliants” au Congrès

La Chambre des représentants, dirigée par les républicains, n’a pas réussi, mardi 6 février, à destituer le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, critiqué pour sa gestion de la crise migratoire à la frontière avec le Mexique. “Un coup dur”, “une défaite écrasante”, se lamente la chaîne télévisée Fox News, qui note qu’“aucun ministre n’avait été mis en accusation depuis 1876, lorsque le secrétaire à la Guerre William Belknap avait été destitué”.

Il a manqué quatre voix au sein même du parti de Mike Johnson, le speaker de la Chambre qui, avant le vote, accusait Alejandro Mayorkas, “l’architecte en chef de la catastrophe”, d’avoir “refusé de se conformer aux lois fédérales sur l’immigration” et d’avoir “violé la confiance du public”. Les démocrates, eux, “sont restés unis”, constate benoîtement le média conservateur, aboutissant donc à cet échec, à 214 voix pour et 216 contre.

Différents ténors du Parti républicain ont toutefois promis de revenir à la charge dès la semaine prochaine, espérant faire plier certains représentants récalcitrants et comptant sur le vote d’un des leurs, absent pour raisons de santé. “Ce n’est pas encore fini !” s’est ainsi exclamé Marjorie Taylor Greene, qui a “hâte” de voir revenir à Washington son collègue Steve Scalise afin qu’il “vote oui”, rapporte le site d’information politique The Hill.

“Les républicains ne se soucient pas vraiment de la frontière”

Se réjouissant de sa victoire, le bureau d’Alejandro Mayorkas a immédiatement taclé les républicains, affirmant dans un communiqué cité par Politico que, “s’ils étaient sérieux au sujet de la sécurité des frontières, ils abandonneraient ces jeux politiques et soutiendraient plutôt l’accord bipartisan sur la sécurité nationale”, sur le point d’être débattu au Sénat. Dimanche, Mike Johnson a en effet enterré cet accord sitôt son contenu révélé, déclarant qu’il ne le passerait même pas au vote dans la chambre basse, qu’il domine.

L’éditorialiste néoconservateur David Frum, partisan de ce texte, a critiqué dans le mensuel The Atlantic l’hypocrisie des élus républicains et leur soumission à Donald Trump. “Les républicains ne se soucient pas vraiment de la situation à la frontière”, écrit-il. S’il s’agissait pour eux d’une “menace existentielle”, comme ils le prétendent, ils ne “tarderaient pas” à voter une telle loi, qui “répond aux priorités républicaines” en tout point, insiste-t-il.

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