Aux États-Unis, les personnes obèses moins bien payées que les autres
Alors que plus de 40 % des adultes américains sont considérés comme obèses – leur indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30 –, des études ont montré depuis longtemps que ces travailleurs sont moins bien payés que les autres. Selon une enquête de The Economist, les écarts salariaux seraient même plus importants qu’on ne le pensait, en particulier pour les salariés les plus qualifiés.
Les données analysées par le magazine économique concernent des hommes et des femmes âgés de 25 à 54 ans et travaillant à temps plein. “Si globalement le salaire des hommes n’apparaît par lié à leur IMC, ce n’est plus vrai pour les salariés masculins titulaires d’un diplôme universitaire. Pour eux, l’obésité est associée à une pénalité salariale de près de 8 % en moyenne”, constate The Economist.
Plus le niveau d’éducation est élevé, plus le salaire apparaît impacté. “Les hommes obèses titulaires d’un baccalauréat [le High School Diploma] gagnent 5 % de moins que leurs collègues plus minces, tandis que ceux qui sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures gagnent 14 % de moins.” Pour les femmes souffrant d’obésité, c’est encore pire, souligne The Economist : les chiffres sont respectivement de 12 et 19 %.
Le secteur d’activité fait également la différence. Dans les professions de la santé, par exemple, les salariés souffrant d’obésité gagnent globalement 11 % de moins que leurs collègues plus minces. Ceux qui occupent des postes de direction gagnent en moyenne environ 9 % de moins.
Depuis le 22 novembre dernier, une loi promulguée par Eric Adams, le maire de New York, interdit théoriquement toute discrimination basée sur le poids en matière d’emploi et de logement ainsi dans les lieux publics. Des lois similaires étaient déjà en vigueur à San Francisco et à Washington, mais il est peu probable que ces mesures changent radicalement la donne, note The Economist.
Le cas du Michigan, où une interdiction similaire est en vigueur depuis près de cinquante ans, n’invite pas à l’optimisme. “Lorsque nous avons limité notre analyse aux travailleurs du Michigan, nous avons constaté que la pénalité salariale liée à l’obésité n’était pas inférieure à celle constatée ailleurs en Amérique.”
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