Les États-Unis ont frappé des troupes pro-iraniennes en Irak et en Syrie, ce que l’on sait

Au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués par ces frappes en représailles à l’attaque de drones survenue en Jordanie fin janvier et qui a tué trois soldats américains.

INTERNATIONAL - Washington avait promis une « réponse » après la mort de trois de ses militaires en Jordanie fin janvier. Deux heures après avoir accueilli les dépouilles de ces soldats sur son sol, l’armée américaine a lancé ce vendredi 2 février, des frappes de représailles visant des forces d’élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie. Le président démocrate, Joe Biden, a immédiatement averti qu’elles allaient « continuer ».

Voici ce que l’on sait à ce stade sur cette intervention militaire qui a duré trente minutes environ et qui a visé un total de 85 cibles sur sept sites différents (trois en Irak et quatre en Syrie).

• 18 combattants pro-iraniens tués

L’objectif de Washington était de frapper des cibles iraniennes, accusées d’être les commanditaires d’une attaque de drones en Jordanie, près de la frontière syrienne, ayant tué trois soldats américains et blessé une vingtaine le 29 janvier.

Les forces armées américaines ont ainsi pris pour cible le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique du régime iranien, la Force Qods qui est son unité d’élite et des groupes armés pro-iraniens.

Au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués par ces frappes sur l’Est de la Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’État syrien confirmant un peu plus tard des morts, des blessés et des « dégâts importants ». Selon des sources sécuritaires, des positions de groupes armés pro-Iran dans l’ouest de l’Irak, à la frontière syrienne, ont été bombardées. Bagdad a fustigé une « violation de la souveraineté irakienne », tandis que les Etats-Unis ont affirmé « avoir prévenu le gouvernement irakien avant les frappes ».

Ces frappes font craindre des « conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité de l’Irak et de la région », a, quant à lui, condamné un porte-parole militaire du Premier ministre irakien dans un communiqué.

• Viser l’Iran, sans l’attaquer frontalement

En revanche, Joe Biden n’a pas ordonné de frappes directes sur l’Iran comme le réclamaient certains opposants républicains. Le dirigeant démocrate n’a ne semble-t-il pas visé non plus de responsables iraniens comme avait pu le faire son prédécesseur Donald Trump en janvier 2020, faisant tuer dans une frappe à Bagdad Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.

Le président américain a déclaré vendredi que « les États-Unis ne voulaient pas de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde » et la Maison Blanche a répété après les frappes ne pas vouloir d’une « guerre » avec l’Iran, pays avec lequel ils n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Comment en est-on arrivé là ?

Les tensions régionales ne cessent de croître depuis l’attaque sanglante du Hamas, soutenu par l’Iran, contre Israël, suivie par des bombardements israéliens incessants sur la bande de Gaza.

Par leur diplomatie et leur présence militaire dans la région, les États-uniens tentent depuis près de quatre mois d’empêcher que le conflit entre l’Était hébreu et le mouvement islamiste palestinien ne s’étende au Liban et à un conflit entre Israël et le Hezbollah soutenu par l’Iran.

Mais Washington, avec l’appui de Londres, a eu recours à l’action militaire depuis le 7 octobre contre les rebelles pro-iraniens Houthis au Yémen, là encore soutenus par l’Iran, qui lancent des attaques contre des navires marchands ou militaires en mer Rouge.

Une riposte qui n’est pas terminée

Joe Biden a prévenu que la « riposte » des États-Unis avait « commencé aujourd’hui » et qu’« elle continuera(it) selon le calendrier et aux endroits » que Washington « décider(a) ».

« Nous ne voulons plus voir une attaque de plus contre des positions ou des militaires américains dans la région », a prévenu le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Nombre d’experts à Washington pensent que l’Iran ne prendra pas le risque d’un conflit direct avec la première puissance mondiale, mais qu’il s’est renforcé depuis la guerre à Gaza et son soutien au Hamas en ralliant davantage d’appuis dans le monde arabe.

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