Les États-Unis font face à une chaleur étouffante avec 48 °C à Phoenix et 110 millions de personnes sous surveillance

Une vague de chaleur historique s’abat sur les régions du sud-ouest des États-Unis et le record de la température la plus chaude jamais mesurée sur Terre, dans la Vallée de la Mort, pourrait être battu ce dimanche.

ENVIRONNEMENT - Des températures qui peuvent tuer. L’Ouest américain et une grande partie du sud des États-Unis se retrouvent écrasés ce week-end du 15 et 16 juillet par une vague de chaleur « extrêmement dangereuse », selon les services météo, le mercure atteignant jusqu’à 47 °C dans certaines villes.

« Une vague de chaleur accablante et extrêmement dangereuse doit frapper l’Ouest ce week-end, de même que certains endroits dans le Sud », a alerté le Service météo national (NWS) dans un bulletin samedi matin. « Plusieurs records de températures sont probables et des problèmes de qualité de l’air seront courants dans plusieurs régions des États-uniens », a estimé le NWS.

Ce dimanche 16 juillet, la vallée de la Mort, en Californie, l’un des endroits les plus chauds du monde, devrait même atteindre 54 °C, se rapprochant ainsi des températures les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre. 54 degrés avaient été enregistrés au même endroit en 2020 et 2021, selon plusieurs experts.

Niveau d’alerte « magenta »

Et le répit ne devrait pas arriver de sitôt pour les plus de 110 millions, soit un tiers, des d’Américains sous le coup d’une alerte aux hautes températures, car le dôme de chaleur devrait « rester stationné au-dessus (de ces régions) pour les prochains jours », a prédit le NWS.

À Phoenix, métropole de l’Arizona dans le sud-ouest des États-Unis, 47 °C ont ainsi été mesurés samedi soir, pour le 16e jour consécutif de maximales au-delà de 43 °C. Une partie de l’État se retrouve en niveau d’alerte « magenta », un « niveau de chaleur extrême rare et/ou de longue durée » qui représente le niveau d’alerte le plus élevé du NWS.

La chaleur a provoqué l’annulation d’une série de concerts, censés se dérouler en soirée chaque week-end de l’été dans la ville. Cette semaine sur les réseaux sociaux, certains habitants d’Arizona ont posté des photos du goudron en train de fondre sur leur toit, ou des vidéos montrant qu’ils arrivaient à faire cuire un œuf en plein cagnard.

« Saviez-vous que la chaleur est la première cause de mortalité liée à la météo ? Les températures devraient atteindre des niveaux dangereux ce week-end. La meilleure chose à faire est de rester hydraté et de rester à l’intérieur avec le climatiseur allumé autant que possible », a rappelé en prévention NWS Phoenix sur Twitter.

Dans le centre et le sud de la Californie, le thermomètre a oscillé entre 41 °C et 45 °C, selon le NWS. Et dans la célèbre vallée de la Mort, il a grimpé jusqu’à 51 °C samedi avant un potentiel record de dimanche.

Las Vegas, dans le Nevada, devrait connaître une température maximale de 47 °C dimanche, ce qui constituerait le record absolu de la ville pour la température la plus élevée indique la BBC, établi en juillet 1942 et égalé en juillet 2021.

Inondations historiques, restriction d’électricité

Dans le sud de cet État de la côte Ouest, les pompiers luttent depuis vendredi contre plusieurs incendies très violents qui ont ravagé plus de 1 214 hectares et entraîné l’évacuation de la population.

« Cette vague de chaleur n’est PAS typique des chaleurs du désert en raison de sa longue durée, de ses températures extrêmes le jour, et de ses chaudes nuits », a martelé l’antenne de Las Vegas du NWS dans un tweet, poursuivant : « tout le monde doit prendre cette vague de chaleur au sérieux, y compris ceux vivant dans le désert ».

Au Texas, le fournisseur d’énergie Reliant Energy a demandé aux habitants de la grande ville de Houston de restreindre leur consommation d’électricité afin de modérer la pression sur le réseau électrique.

D’autres régions des États-Unis sont de leur côté à risque d’importantes intempéries. « Des orages forts à violents, de fortes pluies et des inondations sont possibles dans plusieurs endroits, particulièrement et malheureusement en Nouvelle-Angleterre, déjà saturée » par de récentes précipitations, selon le NWS.

Cette région du nord-est du pays, et particulièrement l’État du Vermont, a été touchée cette semaine par des inondations « historiques et catastrophiques », conséquence de pluies torrentielles.

Plus de 10 millions d’hectares brûlés au Canada

Au Canada, le nombre d’incendies ne cesse d’augmenter notamment dans l’ouest du pays, où en quelques jours plusieurs centaines de départs de feux ont été recensés, déclenchés majoritairement par des orages.

« On se retrouve cette année avec des chiffres qui sont pires que nos scénarios les plus pessimistes », explique à l’AFP Yan Boulanger, chercheur pour le ministère canadien des Ressources naturelles. « Ce qui est complètement fou, c’est qu’il n’y a eu aucun répit depuis le début du mois de mai », analyse ce spécialiste des feux de forêt.

Plus de dix millions d’hectares sont déjà partis en fumée sur l’ensemble du pays - soit plus de 11 fois la moyenne sur un an de la dernière décennie. Le record annuel absolu, établi à 7,3 millions d’hectares en 1989, a déjà été largement dépassé.

Six vagues de chaleur par an

Au total, le pays a dénombré 4 088 incendies depuis janvier, dont de nombreux brasiers atteignant des centaines de milliers d’hectares. Plus de 150 000 personnes ont par ailleurs dû être déplacées.

L’impact se fait également ressentir chez le voisin du sud, car la fumée des feux de forêt a vu plusieurs États américains du nord, comme le Montana et le Dakota du Nord, enregistrer des niveaux « néfastes » de qualité de l’air. Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon des experts.

L’Agence américaine de protection de l’environnement indique notamment que « les vagues de chaleur se produisent de manière plus fréquente qu’auparavant dans les grandes villes à travers les États-Unis ». « Leur fréquence a augmenté de manière continue, d’une moyenne de deux vagues de chaleur par an durant les années 1960 à six par an au cours des décennies 2010 et 2020 », précise-t-elle.

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