Aux États-Unis, les entreprises technologiques continuent à licencier
Quelque chose a changé dans la tech, constate Bloomberg, alors que les vagues de licenciements n’en finissent pas. Comme si un “tabou culturel” avait été brisé, analyse le média américain.
Jusqu’à récemment, “les employeurs se donnaient beaucoup de mal pour séduire et chouchouter les talents”. Outre toute une panoplie d’avantages rares dans d’autres secteurs d’activité – allant des options d’achat d’actions aux navettes gratuites pour se rendre au bureau –, “la sécurité de l’emploi constituait l’un des attraits majeurs des entreprises technologiques”.
Or celles-ci ont licencié plus de 260 000 travailleurs en 2023 – et rien n’indique un changement de pied en ce début d’année. Alors que l’économie américaine a créé 353 000 emplois en janvier, Google, Amazon, Microsoft, Discord, Salesforce ou eBay en ont déjà supprimé plus de 32 000 en un mois, rapporte The New York Times :
“Les licenciements se sont poursuivis alors même que les ventes et les bénéfices augmentaient et que les cours des actions montaient en flèche.”
Les coupes budgétaires qui sont intervenues depuis un an “ont bouleversé la culture de la Silicon Valley et les attentes de ceux qui travaillent dans ces entreprises parmi les plus prospères des États-Unis”, confirme The Washington Post.
“L’emploi n’est plus garanti, c’est quelque chose de très nouveau”, reconnaît Julia Grummel, ex-conceptrice de produits senior pour une société de logiciels de la région de San Francisco. Aujourd’hui à la recherche d’un nouvel emploi, elle avoue se méfier désormais des employeurs qui n’ont pas hésité à sabrer leurs effectifs.
La pression des investisseurs
La tech américaine se trouve en fait confrontée à un double défi, explique le New York Times. D’une part, les entreprises du secteur ont embauché à tour de bras durant la pandémie pour faire face à l’explosion de la demande provoquée par les confinements. “Lorsque ce boom a pris fin, Meta, Amazon, Microsoft, Google et Apple ont dû s’adapter.” D’autre part, l’irruption de l’intelligence artificielle générative a complètement bouleversé leurs priorités.
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