Aux États-Unis, le Congrès adopte un texte menaçant d’interdire TikTok

La Chambre des représentants américaine lance un ultimatum à la plateforme de vidéos chinoise. Une "violation de la liberté d’expression", accuse TikTok.

Une vue du Capitole, à Washington, le 20 avril 2024.

ÉTATS-UNIS - La Chambre des représentants a adopté un texte ce samedi 20 avril lançant un ultimatum à TikTok. Celui-ci prévoit l’interdiction de l’application aux États-Unis, à moins que le réseau social ne coupe ses liens avec sa maison-mère ByteDance, et plus largement avec la Chine.

La plateforme de vidéos est depuis plusieurs mois dans le collimateur des autorités américaines, de nombreux responsables estimant que la plateforme de vidéos courtes et divertissantes permet à Pékin d’espionner et de manipuler ses 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis.

Ce texte, qui pourrait aboutir sur une rare interdiction à l’accès du marché américain, doit désormais être validé par le Sénat qui devrait voter la semaine prochaine. Il a été adopté par 360 voix contre 58, avec des voix démocrates et républicaines.

Le président Joe Biden a déjà dit qu’il signerait la loi. Le président démocrate avait redit son « inquiétude » à propos de TikTok lors d’un échange avec son homologue chinois Xi Jinping début avril.

Cette proposition fait partie d’un texte à plusieurs volets qui comprend un plan d’aide à l’Ukraine, à Israël et à Taïwan ainsi que ces dispositions concernant TikTok.

Une "violation de la liberté d’expression" pour TikTok

Interdire TikTok « violerait la liberté d’expression » de 170 millions d’Américains, a immédiatement protesté le populaire réseau social samedi.

Dans un communiqué, un porte-parole de la plateforme ajoute que le projet de loi d’interdiction « ravagerait 7 millions d’entreprises et fermerait une plateforme qui contribue pour 24 milliards de dollars par an à l’économie américaine ».

« Il est regrettable que la Chambre des représentants utilise le couvert d’une aide étrangère et humanitaire importante pour faire adopter une fois de plus un projet de loi d’interdiction », ajoute le porte-parole.

S’il entre en vigueur, le texte obligera ByteDance, la maison-mère chinoise de TikTok, à vendre l’application dans un délai de douze mois, faute de quoi elle serait exclue des boutiques d’applications d’Apple et de Google sur le territoire américain.

Un texte similaire avait déjà été adopté mi-mars par les représentants, ne prévoyant qu’un délai de six mois pour trouver un acheteur autre que chinois mais le projet de loi était ensuite resté dans les limbes parlementaires.

L’ancien secrétaire américain au Trésor de Donald Trump, l’ex-banquier Steven Mnuchin, s’était même dit intéressé par un rachat de TikTok aux États-Unis en réunissant un groupe d’investisseurs.

Mais une telle loi pourrait susciter des contestations devant la justice. Elle donnerait notamment au président américain le pouvoir de désigner d’autres applications comme des menaces pour la sécurité nationale si elles sont contrôlées par un pays considéré comme hostile aux États-Unis.

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