Aux États-Unis, des “cerveaux” fuient les États républicains et leurs mesures conservatrices

De petits cerveaux bleus sur pattes s’en vont, valise à la main. L’air renfrogné, ils quittent le centre et le sud des États-Unis, à majorité rouge (la couleur des républicains), pour rejoindre des États démocrates indiqués sur leur valise : Californie, New York, Illinois… L’illustration a été choisie par The New Republic pour figurer la fracture idéologique croissante dans le pays, en particulier dans les États républicains, qui connaissent actuellement, selon le magazine de gauche, une fuite des cerveaux.

Les États rouges seraient désormais inhospitaliers pour de nombreux “actifs diplômés de l’université – médecins, instituteurs, enseignants du secondaire et autres”, surtout s’ils sont démocrates, assure le mensuel de Washington. Cette “fuite des cerveaux des États rouges”, soit le départ de “professions intellectuelles” vers des États démocrates, serait “accélérée par les guerres idéologiques” en cours, dénonce l’article.

C’est plus particulièrement le cas des gynécologues obstétriciens, à l’image de Kate et de Caroline, un couple qui résidait à Oklahoma City. Vivre dans un État conservateur en tant que couple lesbien marié, cela signifiait “éviter de sortir en amoureuses en public”. Avec la casquette de gynécos en plus, c’était une bataille permanente, que ce soit contre la limitation de l’accès aux contraceptifs ou pour sauver la libre pratique de la chirurgie de transition de genre. L’arrêt Dobbs de la Cour suprême, annulant le droit fédéral à l’avortement en juin 2022, a été “la goutte d’eau qui fait déborder le vase”. Elles ont finalement choisi Washington D.C., plus proche de leurs convictions, et sans ce risque permanent de voir leurs libertés réduites par de nouvelles mesures conservatrices, souligne The New Republic.

Des lois de plus en plus restrictives

La corrélation entre les mesures conservatrices et une telle fuite des cerveaux est encore difficile à déterminer faute de statistiques précises, nuance The New Republic, qui liste toutefois les dommages imputables à ces lois, que ce soit la baisse de 10 % des candidatures à des postes de gynécologue dans les 14 États qui ont interdit l’avortement depuis l’arrêt Dobbs, ou les enseignants qui ont démissionné à cause des lois restreignant leur champ éducatif en Floride – comme la loi surnommée “Ne dites pas gay” du gouverneur Ron De Santis.

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