États-Unis: un campement solidaire avec Gaza installé sur le campus de l'université Columbia
Une université sous haute tension. Mercredi 17 avril, la présidente de l'Université Columbia à New York a défendu devant des parlementaires la lutte contre l'antisémitisme sur son campus, secoué comme beaucoup d'autres aux États-Unis par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
En parallèle de cette audience, comme l'a constaté un journaliste du Point, une cinquantaine de tentes ont été installées sur le campus de cette même université. À l'initiative du collectif Columbia University Apartheud Divest (CUAD), ce campement de solidarité pour Gaza a pour ambition de réclamer à l'université de couper ses liens avec les "entreprises qui bénéficient de l'apartheid israélien et de l'occupation de la Palestine.
"Un berceau pour l'antisémitisme et la haine"
Comme l'indique encore l'hebdomadaire, si de nombreux véhicules de la police new-yorkaise ont été postés tout autour du campus, aucune intervention n'a pour l'heure été ordonnée. Les membres du CUAD, collectif qui regroupe plusieurs associations de l'université, réclament également une amnistie aux étudiants qui ont été punis pour leurs actions sur le campus par le passé.
Depuis les attaques du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, les Républicains ont accusé les dirigeants de prestigieuses universités américaines de ne pas faire assez pour lutter contre l'antisémitisme, dans la foulée de manifestations d'étudiants pro-palestiniens.
Cette vive polémique avait conduit à la démission de la présidente de l'université de Pennsylvanie Elizabeth Magill en décembre et de son homologue d'Harvard Claudine Gay en janvier, à la suite notamment d'une houleuse audition au Congrès.
Les parlementaires républicains ont renouvelé mercredi l'exercice avec les dirigeants de Columbia, université de renom installée à Manhattan et théâtre à l'automne de manifestations, sanctions et pétitions autour de la guerre à Gaza, frappée par une catastrophe humanitaire d'ampleur.
Columbia est "un berceau pour l'antisémitisme et la haine", a attaqué mercredi l'élue républicaine Virginia Foxx, présidente de la commission sur l'Éducation, à l'origine de l'audition parlementaire. "L'antisémitisme ne doit trouver aucun refuge dans les universités américaines", a-t-elle ajouté.
"L'antisémitisme n'a rien à faire sur notre campus, et je suis engagée personnellement à faire tout mon possible pour y faire face", a répondu Nemat Shafik, la présidente de l'université. "Columbia s'efforce d'être un espace sans haine ni discrimination dans toutes leurs formes, et nous condamnons un antisémitisme devenu aujourd'hui omniprésent", a-t-elle ajouté.
Quelque 15 sur 37.000 ont été suspendus et plusieurs professeurs sont visés par des procédures disciplinaires, a-t-elle précisé, des "tout petits chiffres" selon elle.