États-Unis : au procès de Donald Trump, ses avocats demandent au jury de l’acquitter « vite fait, bien fait »

L’ancien président américain Donald Trump s’adresse aux médias avec son avocat Todd Blanche lors de son procès pénal, le 28 mai 2024.
STEVEN HIRSCH / AFP L’ancien président américain Donald Trump s’adresse aux médias avec son avocat Todd Blanche lors de son procès pénal, le 28 mai 2024.

INTERNATIONAL - Un acquittement « vite fait, bien fait ». Sans plus de manières, les avocats de Donald Trump ont ainsi demandé aux jurés ce mardi 28 mai d’épargner à l’ex-président des États-Unis une condamnation pénale aux conséquences incalculables alors qu’il mène une nouvelle campagne présidentielle pour les élections de 2024.

« Ce n’est pas un référendum sur vos idées à propos de Donald Trump (...), ce n’est pas un référendum sur celui pour lequel vous pensez voter en 2024 », a lancé, au bout de trois heures de plaidoirie, l’avocat du candidat des républicains à la présidentielle, Todd Blanche, au tribunal de New York. Face aux douze jurés, il a demandé de s’en tenir « aux preuves, et si vous vous en tenez à ça, c’est un verdict de non-culpabilité, vite fait, bien fait ».

Au bout de ce procès pénal historique, le premier pour un ancien président des États-Unis, le jury doit décider si Donald Trump s’est rendu ou non coupable de 34 falsifications de documents comptables pour cacher un paiement de 130 000 dollars à l’actrice de films X Stormy Daniels, afin d’éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016.

Mais, a assuré Todd Blanche, « il n’y avait pas d’intention de frauder et aucun complot pour influencer l’élection de 2016 ». La défense a notamment eu une ultime occasion de torpiller la crédibilité de l’accusateur numéro un, l’ex-homme de confiance de Donald Trump, Michael Cohen, devenu son ennemi juré. « C’est le plus grand menteur de tous les temps », a assuré Todd Blanche, c’est « l’incarnation du doute raisonnable ».

Le silence de l’actrice X acheté pour 130 000 dollars

Michael Cohen avait versé l’argent, sur ordre de son patron selon lui, à Stormy Daniels, pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec le milliardaire, alors qu’il était déjà marié avec son épouse Melania.

Un épisode nié par Donald Trump, sur lequel l’actrice est longuement revenue durant un témoignage choc devant les jurés, évoquant une relation consentie mais où le « rapport de force » était « déséquilibré ».

Selon l’accusation, une fois Donald Trump élu et à la Maison Blanche, Michael Cohen s’était fait rembourser à l’aide de fausses factures et d’entrées maquillées en « frais juridiques » dans les comptes de son groupe d’entreprises, la Trump Organization, d’où les poursuites pour falsifications comptables.

« C’est Michael Cohen qui a produit les factures », a martelé Todd Blanche. Donald Trump, alors « chef du monde libre », avait d’autres chats à fouetter que de regarder les chèques dans le détail, selon lui. « C’est absurde que l’accusation veuille vous faire croire qu’il a examiné les chèques et les factures », a-t-il insisté.

Un seul juré à convaincre

La défense n’a besoin de convaincre qu’un seul juré de ne pas condamner Donald Trump, car tout verdict de culpabilité ou d’acquittement exige l’unanimité du jury. En arrivant au tribunal de Manhattan, Donald Trump a mis en garde contre un « jour dangereux pour l’Amérique », en se présentant une nouvelle fois comme une victime de poursuites politiques.

Au pied du bâtiment judiciaire, le célèbre acteur Robert De Niro, un anti-Trump notoire, est venu lui mettre en garde contre un « clown » qui pourrait devenir un « tyran ».

Les procureurs, qui doivent encore prendre la parole, vont marteler qu’à travers le paiement caché à Stormy Daniels, qu’ils assimilent à une dépense de campagne dissimulée, Donald Trump a « corrompu » l’élection de 2016. Le juge Juan Merchan confiera ensuite aux jurés, peut-être dès mercredi, le sort de l’affaire.

Lourd enjeu pour l’élection présidentielle

S’il est jugé coupable, le candidat des républicains à la présidentielle pourra faire appel et, dans tous les cas, se présenter le 5 novembre, mais avec le poids considérable d’une condamnation pénale, alors que son duel avec Joe Biden, 81 ans, s’annonce serré.

L’enjeu est d’autant plus important que ce procès sera probablement le seul à avoir lieu avant la présidentielle, parmi les quatre affaires dans lesquelles Donald Trump est inculpé, notamment celle, d’une ampleur beaucoup plus importante, sur ses tentatives présumées illégales de renverser les résultats du scrutin présidentiel de 2020.

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