Aux États-Unis, ces élus du Congrès ironisent face à une élection interminable

Après l’échec ce 3 janvier de la candidature de Kevin McCarthy au poste de « speaker » de la Chambre des représentants américaine, des élus ont apporté du pop-corn.
@tedlieu / @RepRobinKelly Après l’échec ce 3 janvier de la candidature de Kevin McCarthy au poste de « speaker » de la Chambre des représentants américaine, des élus ont apporté du pop-corn.

ÉTATS-UNIS - Les heures passent et toujours pas de « speaker » au perchoir. Les élus de la Chambre américaine des représentants ne sont pas parvenus mardi 3 janvier à élire un président, après l’échec du républicain Kevin McCarthy, une première en 100 ans. Une vingtaine d’élus trumpistes s’opposent en effet à sa candidature, jugée trop centriste.

Même Donald Trump a dû ce mercredi y mettre du sien. « Il est désormais temps pour nos grands élus républicains à la Chambre de voter pour Kevin », a écrit l’ancien président sur son réseau social Truth, un rare soutien public de sa part. Il souhaite en fait que son parti obtienne l’investiture afin qu’il puisse reconquérir la Maison Blanche en 2024.

La Chambre devait reprendre le scrutin mercredi à la mi-journée, 18 heures à Paris.

Pop-corn et couches de rechange

Mardi, une vingtaine d’élus républicains ont semé la zizanie en refusant de voter pour leur collègue Kevin McCarthy qui n’a pas été élu au premier tour. Et ni le deuxième, ni le troisième round n’ont été concluants pour le républicain de Californie, qui brigue pour la deuxième fois ce poste qui ferait de lui le troisième personnage de l’État. Mais tant que personne n’obtient la majorité, de 218 votes, les votes continuent et les travaux parlementaires sont mis sur pause.

Au début du troisième tour, un certain agacement commençait à se faire sentir, les républicains les plus modérés exhortant leurs collègues à se ranger autour de Kevin McCarthy. « Nous sommes venus ici pour accomplir des choses », a plaidé le chef du groupe républicain Steve Scalise, ce à quoi les démocrates ont opposé des rires.

D’autres élus démocrates ont choisi l’humour en partageant sur les réseaux sociaux des photos et blagues illustrant leur fatigue et leur empressement à élire leur nouveau « speaker ». « J’ai préparé mon pop-corn », a par exemple plaisanté sur Twitter la démocrate Robin Kelly.

Un autre membre du Congrès, Ted Lieu, a aussi partagé mercredi une photo de lui avec un cornet de pop-corn dans la main, comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous.

« Mon fils refuse de quitter la salle jusqu’à ce que nous élisions un speaker », a écrit le démocrate américain Jared Moskowitz, partageant un selfie avec son fils. L’élu démocrate de Californie à la Chambre des représentants Tony Cárdenas s’est lui affiché avec un bébé de quelques mois, ironisant : « Ce bébé est né lors du premier tour de scrutin. Il a maintenant 4 mois ».

« Deux biberons et de multiples changements de couches sur le sol du vestiaire démocrate. Cette élection dure une éternité ! », s’est plaint, de son côté, l’élu Jimmy Gomez.

« Offre d’emploi : Poste de président de la Chambre. Qualité de dirigeant(e) requise pour un parti majoritaire dysfonctionnel à la Chambre. Une formation professionnelle auprès des enfants est un plus. Être en accord avec l’adoption de projets de loi qui ne deviendront jamais des lois est une nécessité. Postulez dans les réponses Twitter ci-dessous. Joyeux Jour de la marmotte (le film) », a écrit, plein d’ironie, l’élu Mark Pocan, à quelques heures de la reprise des votes.

Alors que la Chambre reprend le scrutin ce mercredi, il n’est pas exclu qu’un nouveau candidat surgisse. La dernière fois qu’il a fallu aux représentants plus d’un vote pour désigner un président remonte à 1923.

L’élection d’un président de la Chambre des représentants pourrait désormais être l’affaire de quelques heures… ou de plusieurs semaines : en 1856, les élus du Congrès ne s’étaient accordés qu’au bout de deux mois et 133 tours.

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