"Il était super gentil": vers une extradition d'Edgardo Greco, le mafieux italien devenu pizzaïolo à Saint-Étienne?

Edgardo Greco. Avec son nom tout droit sorti d'un film de Martin Scorsese, cet homme de 63 ans, ancien membre de la puissante mafia calabraise, la 'Ndrangheta, pensait avoir trouvé la couverture idéale.

En cavale depuis 2006, Paolo Dimitrio de sa réelle identité, risquait la prison à perpétuité en Italie pour de multiples homicides et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen depuis 2014. Il s'était finalement réfugié à Saint-Étienne, où il était devenu le propriétaire et gérant de Caffé Rossini Ristorante, de juin à novembre 2021. Il a également été salarié en tant que pizzaïolo dans plusieurs établissements de la ville.

En février dernier, après avoir posé dans un quotidien local, il a été reconnu par les carabinieri italiens et interpellé à leur demande par les policiers français. Placé en détention, il refuse depuis d'être remis aux autorités italiennes malgré les suppliques de Rome. Ce jeudi, la Cour d'appel de Lyon examine d'ailleurs une demande d'extradition transalpine.

"Il était super gentil"

Dans l'attente de la décision de la justice française, la stupéfaction est toujours de mise dans les rues stéphanoises, où celui qui était surnommé le Killer semblait apprécié de tous. "Quand j’ai compris qui c’était et que je le connaissais, j’ai été scotchée", explique, à BFMTV, Marlène Carrot, responsable d’un magasin de vêtements face au domicile d’Edgardo Greco.

"Il était super gentil, les clients le connaissaient, Jamais on n’aurait pu penser à un truc comme ça", déplore de son côté Maurizio Diana, gérant du restaurant l’Agorà qui a employé Greco.

Malgré cette image de façade, Paolo Dimitrio est un impitoyable tueur qui a su faire sa place dans la hiérarchie de la 'Ndrangheta. Au début des années 1990, d'abord reconnu pour ses talents de braqueur de banques et de fourgons, il avait supprimé Stefano et Giuseppe Bartolomeo, qui voulaient une plus grande autonomie et considération dans le milieu des clans mafieux locaux.

Il avait tué les deux frères à coups de barre à mine dans un entrepôt de poissons avant de dissimuler les corps. Trois ans plus tard, il avait déterré les cadavres et les avait dissous dans l'acide afin de les faire définitivement disparaître.

Article original publié sur BFMTV.com