Zemmour s'invite dans la crise des sous-marins avec une vidéo aux airs d'allocution présidentielle

Vidéo d'Eric Zemmour sur les sous-marins:
Vidéo d'Eric Zemmour sur les sous-marins:

La mise en scène et le motif de la prise de parole paraissent sans équivoque. Posture face caméra, regard grave, assis face à un bureau, une lampe allumée en arrière-plan: ce mardi matin, le polémiste Éric Zemmour a publié une vidéo sur les réseaux sociaux dans lequel il expose son point de vue sur la crise diplomatique ouverte entre la France, l'Australie et les Etats-Unis au sujet du contrat rompu de la vente de sous-marins.

"On voit bien qu'il y a une scénarisation qui vise à montrer qu'il se prépare à être candidat à l'élection présidentielle", analyse Benjamin Duhamel, journaliste politique à BFMTV. C'est en effet pour la première fois que le polémiste use publiquement d'un levier apprécié des élus, la réaction à un sujet d'actualité, pour mettre en exergue ses propres aspirations sur le sujet donné.

Sortir de ses marottes

Selon le journaliste du service politique de BFMTV, Éric Zemmour s'emploie par la même à démontrer ses capacités à traiter des sujets qui sortent de ses domaines de prédilection, pêle-mêle l'immigration, l'islam, le déclin supposé de la France: "Il y a chez Éric Zemmour sans doute la volonté de montrer qu'il est capable de parler d'autre chose que des ses obsessions, qui prennent 80% de son temps de parole."

Toutefois, ses marottes ne cessent d'infuser ses idées politiques, tel qu'Éric Zemmour l'a montré sur sa vidéo.

"Éric Zemmour se sert aussi de cette crise pour tenter d'instiller l'idée que c'est un symptôme supplémentaire du déclin du rayonnement de la France sur la scène internationale", explique Benjamin Duhamel.

En l'occurrence, le candidat hypothétique - il n'a toujours pas, à cette heure, officialisé son entrée en lice dans le marathon élyséen - regrette "l'incapacité de l'État français d'avoir vu, diagnostiqué et combattu les menaces". "Au fond de son propos, il n'y a rien de très original. Il y a un petit côté yakafokon dans la mesure où il suggère notamment que la France mette sur le contrat des batteries d'avocats pour qu'ils aillent regarder dans les moindres détails ce qui pourrait être fait", juge Benjamin Duhamel.

Mais si ses idées apparaissent pour l'heure relativement restreintes, sa popularité ne cesse de s'accroître: le candidat est crédité de 11% d'intentions de votes selon un récent, et la vidéo ayant trait aux sous-marins a déjà été visionné plus de 50.000 fois.

Article original publié sur BFMTV.com