Éric Zemmour "face à BFM": les moments forts de l'émission

Éric Zemmour, candidat à l'élection présidentielle, le 12 janvier 2022 sur BFMTV. - BFMTV
Éric Zemmour, candidat à l'élection présidentielle, le 12 janvier 2022 sur BFMTV. - BFMTV

Une émission télévisée pour se relancer? Un mois et demi après avoir annoncé sa candidature à l'élection présidentielle, Éric Zemmour stagne dans les dernières intentions de vote. À trois mois du premier tour, le candidat d'extrême droite entend changer la donne en ce début d'année 2022.

Invité de Face à BFM ce mercredi soir, le fondateur du parti Reconquête a longuement répondu aux questions sur l'actualité, son programme et sa personne. Retour sur les moments marquants de l'émission.

• Marine Le Pen, "une candidature de routine"

Invité dès le début de l'émission à réagir aux propos de Marine Le Pen le qualifiant de "marchepied" de Valérie Pécresse, Éric Zemmour a renvoyé la balle à la candidate du Rassemblement national.

"C'est à cause de Marine Le Pen et de son débat calamiteux que nous avons eu cinq ans d'Emmanuel Macron", a répondu le candidat de Reconquête. L'ancien journaliste a par ailleurs fustigé "une candidature de routine", qualifiant Marine Le Pen d'"Arlette Laguiller de la droite nationale."

"Je me suis engagé justement pour faire ce que ni Marine Le Pen, ni Valérie Pécresse ne peuvent faire c'est-à-dire l'union de la droite", a également affirmé le candidat d'extrême droite, estimant être "le seul à pouvoir le faire". Éric Zemmour se dit toutefois "prêt à débattre avec tous les candidats", y compris avec la fille de Jean-Marie Le Pen.

• Il soutient la grève des enseignants, mais ne veut "plus de protocole" à l'école

À la veille d'une grève inédite des personnels de l'éducation nationale en pleine crise sanitaire, Éric Zemmour a affiché son soutien aux grévistes "surtout en tant que parent".

"J'ai vu des gosses qui pleuraient parce qu'ils ne voulaient plus aller en classe à cause de ce protocole débile", a confié le candidat, "je soutiens et j'approuve ce mouvement parce que le gouvernement fait n'importe quoi dans cette histoire."

Le prétendant à la magistrature suprême a toutefois estimé que les enseignants "n'ont pas besoin d'être protégés" et s'est déclaré opposé à tout protocole sanitaire à l'école - à l'inverse des revendications des syndicats, qui déclarent au contraire plus de mesures protectrices.

"Les profs n'ont pas 70 ans, n'ont pas 80 ans [...] à moins d'avoir vraiment d'autres maladies graves, [...] ils n'ont pas besoin puisqu'ils sont de jeunes actifs", a-t-il déclaré, nuançant par la suite son propos tout en ajoutant qu'ils n'ont pas besoin de masque mais seulement de respecter les gestes barrières.

Éric Zemmour a enfin déclaré avoir davantage de la "compassion qu'autre chose" pour le ministre Jean-Michel Blanquer, vivement critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire à l'école: "je ne tire pas sur les ambulances".

• Il souhaite que les réunions européennes "cessent d'être systématiquement en anglais"

Parmi les propositions du candidat sur l'école, une fait couler beaucoup d'encre: la suppression des langues étrangères en classe de primaire.

"Je veux mettre le paquet sur le français et le calcul, où l'effondrement des petits Français est absolument inouïe", a-t-il déclaré, s'apuyant sur le classement PISA.

Dans l'hypothèse où il serait élu président de la République en avril prochain, Éric Zemmour a d'ailleurs affirmé qu'il s'exprimerait en français face aux dirigeants étrangers, notamment au sein des instances européennes. "Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il n'y a plus l'Angleterre (au sein de l'UE, NDLR) et on continue à parler en anglais", constate-t-il, "comme servitude volontaire c'est magnifique".

"Je veux défendre ma langue, si le président de la République ne défend pas la langue française, qui le fera?", s'interroge-t-il sur notre plateau, "je demanderai à ce que les réunions européennes cessent d'être systématiquement en anglais, il y a le français, l'allemand... On n'a pas besoin de parler en anglais maintenant que les Anglais ne sont plus là".

• "Je ne reviendrai sans doute pas au journalisme professionnel"

Il n'est pas le premier journaliste à avoir franchi la frontière de la politique. Après une longue carrière au sein du Figaro mais aussi sur de nombreux plateaux télévisés, le polémiste a annoncé en novembre dernier sa candidature à l'élection présidentielle. Choix définitif ou simple parenthèse dans sa carrière?

"J'ai abandonné ma carrière", a répondu Éric Zemmour face à Bruce Toussaint, "je viens uniquement pour essayer de sauver mon pays de la catastrophe que je vois arriver".

S'il "espère" pouvoir malgré tout continuer à écrire des tribunes ou des livres, le candidat a confié qu'il "ne reviendra(i) sans doute pas au journalisme professionnel".

• Sarah Knafo: "ma collaboratrice, ma compagne"

Une relation qu'il officialise sur BFMTV. Éric Zemmour a présenté Sarah Knafo, sa principale conseillère, comme étant sa "collaboratrice" et sa "compagne".

"Ma collaboratrice, ma compagne", a répondu laconiquement le candidat à Bruce Toussaint, "il n'y aurait pas eu de campagne sans Sarah Knafo".

De nombreux clichés du couple ont été publiées ces dernières semaines par certains titres de presse. Le candidat, qui affirme attaquer en justice chaque média publiant des photos volées de sa vie privée, se dit "la cible d'un harcèlement permanent de la presse people qui ne fait pas ça pour les autres candidats".

• Il souhaite "bloquer les visas" des pays qui ne signent pas les laissez-passer

Il ne se présente pas comme "le père Noël de l'humanité". Éric Zemmour, qui souhaite rétablir le délit de séjour irrégulier, propose de conditionner l'aide au développement aux pays signataires des autorisations de laissez-passer pour rapatrier leurs concitoyens en situation irrégulière en France. Une première mesure avant d'envisager de "bloquer les visas" des citoyens des pays non-signataires.

"Y compris les dirigeants de ces pays", a assuré le candidat à la présidentielle.

Si cette sanction "ne suffit pas", Éric Zemmour entend bloquer cette fois les avoirs de ces dirigeants en France. Enfin le candidat veut stopper les envois d'argent de personnes résidant en France à leurs familles se trouvant dans leur pays d'origine.

• Emmanuel Macron, "un adolescent qui jongle avec des idées contradictoires"

Le candidat critique le presque-candidat. Éric Zemmour a déploré le manque de clarté d'Emmanuel Macron au cours de son mandat, reprochant son "en même temps" qui ne permettrait pas de véritablement le définir politiquement.

"Je lui reproche de ne pas avoir les idées claires, d'être comme un adolescent qui jongle avec des idées contradictoires et qui n'arrive pas à définir une conviction", a-t-il jugé. "Sauf sur l'Europe", concède-t-il.

"Il y a une opposition des conceptions avec Macron et Pécresse", a-t-il ajouté, les qualifiants de "fédéralistes européens qui pensent que nous ne pouvons rien sans l'Europe [...] je pense le contraire".

• "Je serai au second tour"

Classé quatrième dans les dernières intentions de vote des instituts de sondage, le candidat se dit très optimiste pour le premier tour de l'élection présidentielle qui doit se dérouler le 10 avril prochain.

"'J'aurai les 500 signatures et je serai au second tour", a affirmé Éric Zemmour, "Marine Le Pen ne peut pas gagner, Valérie Pécresse ne peut pas faire l'union des droites [...] il n'y a que moi. Je ferai l'union des droites."

Article original publié sur BFMTV.com