Éric Zemmour, qui se dit « trahi », annonce l’exclusion de Marion Maréchal de Reconquête

Éric Zemmour sur le plateau de BFMTV, le 12 juin 2024.
BFMTV/Capture d’écran Éric Zemmour sur le plateau de BFMTV, le 12 juin 2024.

ÉLECTIONS LEGISLATIVES - Si LR a connu une journée qui restera dans les annales du parti de droite, Reconquête a vécu un psychodrame tout aussi mémorable ce mercredi 12 juin.

Invité sur le plateau de BFMTV dans la soirée, Éric Zemmour a reproché à sa tête de liste des élections européennes, Marion Maréchal, de l’avoir « trahi » en appelant à voter pour les candidats soutenus par le Rassemblement national pour les législatives anticipées à venir.

Il a ensuite annoncé l’exclusion de la nièce de Marine Le Pen du parti d’extrême droite. « Elle accomplit le bout du chemin, c’est-à-dire qu’elle s’exclut d’elle-même de ce parti qu’elle a toujours méprisé », a affirmé le candidat à la présidentielle de 2022, accusant son ex-alliée de « mentir » et d’être « entourée par des professionnels de la trahison ».

Lors d’un point de presse tenu un peu plus tôt, Marion Maréchal s’était montrée très offensive envers le président de son parti, dénonçant la « triple faute » d’Éric Zemmour à qui elle reproche de vouloir présenter des candidats Reconquête contre le RN.

« Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche », avait-elle affirmé, refusant de « participer à une énième division des droites » et actant la fracture avec Éric Zemmour.

Ces accusations ont été réfutées par ce dernier : « Je suis et je serai toujours pour le rassemblement. J’affirme que Reconquête et moi-même sommes prêts à retirer des candidats en cas d’accord avec le RN, les LR et tous les autres partis de bonne volonté », a-t-il écrit sur X, se disant « écœuré et blessé ».

« Ils devraient remettre leur mandat »

Les dissensions entre le candidat malheureux à la présidentielle, qui a multiplié les attaques envers le RN, et Marion Maréchal, plus encline à l’ouverture, avaient animé les derniers jours, jusqu’à l’abandon des négociations entre Reconquête et le parti à la flamme mardi.

« Nous refusons le principe de candidatures de division », contre l’alliance conclue entre le patron exclu des Républicains Éric Ciotti et le Rassemblement national, a lancé ce mercredi Marion Maréchal. Elle était accompagnée de Guillaume Peltier et Nicolas Bay, vice-présidents de Reconquête, et Laurence Trochu. Les trois, ainsi que Marion Maréchal, ont été élus eurodéputés Reconquête dimanche.

« Ils devraient remettre leur mandat, ils sont quatre députés européens qui trahissent tous nos militants 48 heures après (leur élection). C’est le record du monde de la trahison », a lui lancé Éric Zemmour sur BFMTV.

Après la déclaration de Marion Maréchal, le président du RN, Jordan Bardella, grand vainqueur des européennes, avait salué « une déclaration responsable qui va dans le sens d’une dynamique patriote pour gagner et pour agir demain », dans un message publié sur X.

La veille, il avait frontalement attaqué Éric Zemmour, estimant que « les invectives qu’il a multipliées à l’égard du Rassemblement national et les positions parfois très excessives qu’il peut prendre ont rendu les conditions d’un accord caduques ».

Plusieurs sources ont par ailleurs confirmé une information du JDD selon laquelle quatre membres de Reconquête, réputés proches de Marion Maréchal, ont décroché ce mercredi une investiture RN pour les législatives.

Pourrait-il y en avoir davantage ? « Dans le projet d’accord avec le RN qui a finalement capoté, il y avait 60 circonscriptions, dont dix à quinze gagnables... », souffle un connaisseur du dossier.

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