Éric Piolle, maire EELV de Grenoble, condamné en appel à une amende avec sursis pour favoritisme

Le maire EELV de Grenoble, Éric Piolle (ici lors d'un meeting de la présidentielle en janvier 2022 à Lyon).
Robert DEYRAIL via Getty Images

JUSTICE - Voilà qui tombe mal pour l’élu écolo. Le maire EELV de Grenoble Éric Piolle a été condamné ce mercredi 6 septembre à une amende avec sursis par la cour d’appel de Grenoble dans une affaire de favoritisme datant de 2015.

La cour infirme ainsi en partie une décision rendue en octobre 2022 par le tribunal correctionnel de Valence, qui avait relaxé Éric Piolle et ses six co-prévenus et dont le parquet général de Grenoble avait fait appel.

Éric Piolle ainsi que trois coaccusés sont reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés et condamnés à une amende de 8 000 euros avec sursis, a indiqué la cour dans son jugement rendu en délibéré. Les trois autres prévenus dont l’association Fusées, bénéficiaire du marché public, sont en revanche relaxés.

Lors du second procès, qui s’était déroulé en juin, l’avocate générale avait requis une amende de 15 000 euros, dont 7 500 avec sursis, et « suggéré une peine symbolique d’emprisonnement avec sursis » à l’encontre d’Éric Piolle. Elle n’avait pas requis de peine d’inéligibilité.

« Barouf médiatique »

Le maire, qui était absent à l’énoncé du verdict, est « dans l’incompréhension », a réagi après l’audience son avocat Me Thomas Fourrey. « Huit ans de procédure, des perquisitions, des auditions, deux jours d’audience à Grenoble, deux jours d’audience à Valence. Tout ça pour ça avec un barouf médiatique mis en œuvre par l’opposition municipale », a-t-il déploré.

Interrogé sur un potentiel pourvoi en cassation, il a indiqué que « le maire réfléchissait : c’est une culpabilité, mais c’est en même temps une amende avec sursis ».

« Je suis amer parce que j’espérais une relaxe générale confirmée », a de son côté réagi François Langlois, directeur général des services de l’époque. « On est reconnu coupables de favoritisme sans qu’il y ait de favorisé », a-t-il déploré.

Une enquête préliminaire ouverte en 2018

La municipalité grenobloise était accusée d’avoir attribué sans mise en concurrence un marché public à une association pour l’organisation d’une fête populaire qui se tient chaque année depuis 2014 sur l’une des principales artères de la ville.

Le parquet de Valence avait ouvert en mai 2018 une enquête préliminaire suite à un signalement de la Chambre régionale des comptes (CRC), qui indiquait que la municipalité avait, contre l’avis de son service des marchés publics, attribué en 2015 et 2016 l’organisation d’une partie de la « Fête des Tuiles » à l’association « Fusées », proche de la majorité municipale.

La mairie arguait de son côté qu’il s’agissait dans ce cas précis d’un marché public à procédure adaptée (MAPA) pour une prestation artistique ne nécessitant pas de mise en concurrence. « Désormais Éric Piolle et les chevilles ouvrières de cette opération de favoritisme sont condamnés, à une peine d’amende avec sursis mais ils sont condamnés », s’est félicité mercredi après l’audience Thierry Aldeguer, avocat de l’opposition municipale, qui s’était constituée partie civile.

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