Éric Ciotti : « Le visage de nos communes ne sera plus jamais le même »

Éric Ciotti participant à l'évacuation des victimes des inondations dans la vallée de la Vésubie le 5 octobre 2020.
Éric Ciotti participant à l'évacuation des victimes des inondations dans la vallée de la Vésubie le 5 octobre 2020.

Né à Nice dans une famille originaire de Saint-Martin-Vésubie, Éric Ciotti est depuis douze ans élu du canton englobant les villes dévastées par le déluge. Il a vécu en première ligne et en enfant du pays la catastrophe qui a endeuillé le nord du département. Il pointe également les besoins qu'expriment les habitants sinistrés.

Le Point : Cinq jours après le déluge qui s'est abattu sur les vallées de la Vésubie et de la Roya, quel bilan affiné pouvez-vous faire ?

Éric Ciotti : Le bilan est matériellement vertigineux et humainement bouleversant et tragique, on comptait mardi soir quatre personnes retrouvées mortes, huit disparus et de très nombreuses personnes sans nouvelles, ce qui s'explique souvent par l'absence de toute liaison téléphonique.

J'ai vu des scènes d'horreur. Une part entière de nos vies mais aussi un pan de nos souvenirs ont disparu. Des corps de personnes décédées des mois voire des années avant la catastrophe sont mêmes retrouvés. Il s'agit de dépouilles enterrées emportées des cimetières par la force des éléments. Des familles vont devoir enterrer deux fois des morts, c'est bouleversant et insupportable. Chalets, appartements, gendarmeries, commerces, ponts, cimetières, infrastructures publiques, équipements, parcs animaliers, monuments aux morts? Au-delà des vies, ce sont les lieux de notre quotidien et des emblèmes de notre identité montagnarde qui ont été emportés.

Quels sont les dangers ou les contrecoups à venir que vous redoutez le plu [...] Lire la suite