Éric Ciotti, le patron des Républicains, refuse à son tour l’invitation d’Emmanuel Macron à Saint-Denis

Éric Ciotti, ici s’adressant à la presse à Paris, le 12 octobre 2023.
LUDOVIC MARIN / AFP Éric Ciotti, ici s’adressant à la presse à Paris, le 12 octobre 2023.

POLITIQUE - C’est désormais au tour des Républicains de refuser l’invitation d’Emmanuel Macron. Le président du parti Éric Ciotti a annoncé ce mardi 14 novembre sa décision de ne pas se rendre vendredi à la nouvelle « Rencontre » organisée par le président de la République avec l’ensemble des chefs de partis.

Rencontres de Saint-Denis : La France insoumise, comme le PS, décline l’invitation d’Emmanuel Macron

Le député des Alpes-Maritimes fustige notamment « une énième démarche de communication » et affirme dans Le Figaro que l’absence du chef de l’État, dimanche à la marche contre l’antisémitisme à Paris, a agi comme un déclencheur.

Après avoir participé à la première rencontre en août, le président de LR avait jusqu’alors laissé entendre qu’il renouvellerait l’expérience. « Plutôt oui », répondait-il encore la semaine dernière sur sa participation, en faisant valoir que « par principe, je ne suis pas hostile au débat ». Mais, met-il désormais en avant, « l’absence du président de la République dimanche à la manifestation contre l’antisémitisme a fini de (le) convaincre de ne pas y participer ».

Les portes « resteront ouvertes », assure l’Élysée

Les portes « resteront ouvertes » jusqu’au bout, a fait savoir l’Élysée mardi après-midi, en réaction aux « non ». « Les rencontres de Saint-Denis visent à faire émerger de nouveaux consensus sur des sujets majeurs parmi lesquels la réforme de notre Constitution devant conduire à l’élargissement du champ du référendum », a-t-on rappelé dans l’entourage du chef de l’État, soulignant aussi que la réunion doit permettre de faire « un point sur la situation internationale, notamment au Proche-Orient, dont les conséquences se sont traduites en France par une augmentation des actes antisémites ».

À quoi peut ressembler cette nouvelle « rencontre », ce vendredi, dont la table rétrécit au gré des défections, entamées par Olivier Faure (Parti socialiste), qui a été suivi par Manuel Bompard (La France insoumise) ?

LFI et le PS ont également décliné l’invitation d’Emmanuel Macron, au contraire d’EELV et du PCF. L’écologiste Marine Tondelier a confirmé ce mardi à l’AFP sa participation, plaidant « pour que la justice environnementale et la justice sociale soient au cœur des discussions ». Le Rassemblement national maintient lui pour l’instant sa participation.

Loin de l’édition inaugurale du 30 août

Emmanuel Macron pourra aussi compter sur ses alliés : Stéphane Séjourné (Renaissance), François Bayrou (MoDem), Édouard Philippe (Horizons) et Laurent Hénart (Parti radical). Le patron de l’UDI, Hervé Marseille, qui fait montre d’égards à l’endroit de la majorité présidentielle, sera également présent.

Le rendez-vous, désormais promis à se tenir en catimini, s’annonce déjà plombé, loin de son édition inaugurale du 30 août, lorsque l’ensemble des chefs de partis représentés au Parlement avaient consenti à se rendre à la Maison de l’éducation de la Légion d’honneur, à deux pas de la basilique où reposent les rois de France.

Ce qui avait été présenté comme « une initiative d’ampleur » par Emmanuel Macron avait alors tourné à son avantage, le chef de l’État parvenant à tenir une réunion longue de douze heures conclue au milieu de la nuit.

Le deuxième round prévu ce vendredi se veut pourtant consensuel : dans son invitation envoyée la semaine dernière, le président de la République appelait à « dépasser les clivages dans l’intérêt du pays », soulignant que les « réflexions sur les pistes d’évolution du référendum devront également être poursuivies ».

« Il s’agirait à la fois de saisir des projets de loi relevant de questions dites “sociétales” comme la fin de vie parfois évoquée, mais également de réformes plus larges touchant plusieurs aspects intriqués entre eux, comme c’est le cas des questions migratoires qui relèvent de sujets régaliens, économiques, sociaux ou même diplomatiques », précisait-il.

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