Équipe de France U23: "La philosophie ne va pas changer", confie Thierry Henry

Comment abordez-vous ces matchs de préparation ?

On va travailler sur l’équipe adverse, même s’ils ont beaucoup de nouveaux joueurs et un nouveau coach. Mais on va surtout se concentrer sur nous et ce qu’on a à faire. Sachant que c’est les deux derniers rassemblements, avant de se retrouver pour le camp d’entraînement des JO. On essaie de mettre des choses en place, voir ce qu’on peut faire en si peu de temps et essayer de donner du temps de jeu un peu à tout le monde.

Deux matchs pour se préparer (les États-Unis la semaine prochaine), n'est-ce pas trop court ?

Oui c’est court mais il faut faire avec. C’est surtout les rassemblements... On essaie d’avoir les joueurs sur le terrain le plus longtemps possible pour travailler tactiquement. Ce n’est pas facile en sélection, il faut gérer l’intensité, les états de forme. Mais c’est pour tout le monde. Quand ils viennent, il faut essayer que les joueurs se reposent tout en essayant de leur donner quelques conseils. Cette équipe est jeune, nouvelle, il va falloir essayer de peaufiner pas mal de choses mais on ne peut pas toujours rester sur le terrain de temps en temps.

Cela vous fait du bien de vous reconcentrer sur le terrain ?

Sur les deux ou trois derniers jours j’ai beaucoup vu la presse… Mais je ne me plains pas (sourire). J’essaie de répondre au mieux à vos questions et ous dire ce qu’il y a mais on est contents ! Non, parce que j’ai l’impression de répéter les mêmes choses, comme si je me plaignais. Mais on va vivre quelque chose d’extraordinaire je l’espère ! Je suis content de retrouver le terrain, voir la qualité que nous avons. Très content !

En avez-vous marre des questions sur les joueurs de plus de 23 ans qui pourraient rejoindre votre liste aux JO ?

Je peux comprendre, c’est tout à fait normal qu’on pose la question, que les gens s’interrogent. Ma réponse peut être répétitive et je m’en excuse. J’entends ce que vous entendez aussi, on verra ce qu’il se passera plus tard. Je n’ai pas à aimer ou pas aimer. Je dois respecter ce que les gens pensent, vos questions. Vous respectez aussi mes réponses. Il n’y a pas de certitudes et je suis honnête avec vous depuis lundi. Je sais, je connais les postes mais entre les oui et les non, devoir retomber sur ses pattes… Je ne sais pas encore ce qui va se passer mais j’entends comme vous les joueurs qui parlent.

Se préparer sans être sûr de l’effectif que vous aurez pour les Jeux, est-ce compliqué ?

Ce n’est pas compliqué, on essaie de s’adapter au moment, voir ce qu’on a sous la main à tel moment. On essaie d’avancer en fonction du futur sans savoir ce qui va se passer sur certains points. Il faut essayer de s’adapter comme les joueurs savent le faire sur des changements tactiques ou de poste. C’est comme ça, c’est le challenge.

Dans cette liste de U23 vous avez pu appeler cinq joueurs de la génération 2001. Qu’apportent-ils ?

C’est bizarre car ils arrivent mais ils sont déjà venus. Ils connaissent le staff, Clairefontaine, énormément de joueurs de cette génération. Il n’y a rien de nouveau sur ce point. On essaie avec les séances de peaufiner certaines choses même si on a peu de temps. Avec, sans ballon, même si on sait qu’ils ont des matchs à jouer en club, il ne faut pas trop les fatiguer, ils sont un peu sur les rotules… On fait attention à tout ça mais on voit une certaine sérénité quand même avec les 2001. Ils sont écoutés, on sent qu’il y avait une hiérarchie aussi un peu avant…

Avec de nouveaux joueurs, allez-vous conserver les mêmes principes de jeu ?

On va essayer de faire pareil. La philosophie ne va pas changer. La tactique peut changer, c’est important et on sait aussi que pendant cette compétition on aura souvent le ballon. Autant le travailler et j’ai été assez honnête la dernière fois pour dire qu’on avait mal géré la transition sur nos deux derniers matchs, notamment contre la Corée. Il va falloir gérer ça. Est-ce que tu joues de la même façon si tu avais la possibilité d’appeler Michael Olise par exemple ? Parfois les joueurs présents font que tu joues avec telle ou telle disposition. Mais la philosophie d’aller presser, avoir la balle et stopper la transition reste importante. Et il faudra s’adapter si on n’a pas le ballon aussi.

Aimeriez-vous quand même entraîner Karim Benzema ?

Je n’ai cité aucun joueur. Vous en citez et à chaque fois je vous dis que j’ai entendu, comme vous tous. Pas mal de joueurs ont parlé et je ne dis toujours pas de noms. Et je n’en dirai pas aujourd’hui (sourire).

Vous débuterez le tournoi olympique à Marseille, comme en 1998. Cela doit raviver de beaux souvenirs…

Oui, Youri (Djorkaeff) me l’a rappelé hier. Même en prenant l’histoire du football français ça a souvent réussis aux Bleus : la demi-finale de l’Euro 2016, nous en 1998, il y a eu 1984… Il y a souvent de beaux moments au Vélodrome et un engouement, on le sait. L’émotion part assez vite. Je vais y penser surtout au moment de la Marseillaise mais je suis coach, c’est un autre événement.

Article original publié sur RMC Sport