Équateur : les animaux sont revenus, trente ans après la reforestation du Chocó
Dans la forêt du Chocó, dans le nord-ouest de l’Équateur, de nombreux animaux, oiseaux, mammifères et insectes, sont venus repeupler des zones reboisées il y a à peine trois décennies.
C’est l’encourageante conclusion d’une étude réalisée par des scientifiques équatoriens et allemands pour évaluer si les projets de reforestation “permettent de restaurer l’ensemble de la forêt, et pas seulement les arbres”, selon un article publié par le site équatorien GK.
Pour parvenir à leurs fins, les scientifiques ont étudié 43 parcelles de la forêt pluviale se trouvant à différents stades de régénération. Dans chaque parcelle, l’équipe a installé des boîtes d’enregistrement capables d’identifier des mammifères, des oiseaux et des batraciens, ainsi que des insectes : “Des créatures silencieuses, qui ne chantent pas, ne parlent pas, ne piaillent pas et ne crient pas.”
Les enregistrements ont été écoutés par des experts chargés d’identifier les espèces présentes, mais aussi par une intelligence artificielle entraînée avec un modèle d’apprentissage profond (“deep learning”) à reconnaître 75 espèces d’oiseaux. Ce qui a permis à l’équipe d’augmenter sa capacité d’analyse.
Ce modèle de “réseau neuronal” a également permis aux scientifiques de se rendre compte que différents groupes d’oiseaux ont fréquenté la forêt à mesure que les bois grandissaient, “les forêts les plus matures ayant un paysage sonore unique et plus diversifié”.
“Message positif”
“On a pu voir comment la forêt tropicale du Chocó se reconstitue au fil du temps. Après vingt-cinq ans, de nombreuses espèces sont revenues”, a déclaré Martin Schaefer, l’un des coauteurs de l’étude et directeur de l’organisation non gouvernementale équatorienne Fundación Jocotoco.
“C’est un message positif que nous devons transmettre au public. En seulement trois décennies, les forêts repoussent.”
La découverte a même été applaudie par d’autres experts, comme Wesley Hochachka, écologiste au laboratoire d’ornithologie de l’université Cornell, qui n’a pas participé à l’étude : “Ce qu’ils ont fait, c’est démontrer de manière convaincante que la surveillance acoustique peut effectivement être utilisée pour évaluer l’efficacité d’un projet de restauration forestière.”
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