Émeutes : Marseille, Lyon, Paris... Un samedi soir sous haute surveillance pour les grandes villes françaises

Commerces fermés, renforts, couvre-feux, interdictions de manifester... Les villes prennent des mesures avant une redoutée 5e nuit d’émeutes après la mort de Nahel.

Des policiers anti-émeute lors d’affrontements à Lyon, le 30 juin 2023.
Des policiers anti-émeute lors d’affrontements à Lyon, le 30 juin 2023.

VIOLENCES URBAINES - En réponse aux violences survenues depuis la mort mardi de Nahel à Nanterre, plusieurs villes continuent de prendre les devants, ce samedi 1er juillet, avant une nouvelle nuit redoutée.

Le gouvernement avait organisé dans la matinée une nouvelle réunion de la cellule interministérielle de crise (CIC), à visée « opérationnelle », pour faire le point après une quatrième nuit de violences urbaines suivant la mort du jeune homme de 17 ans, tué par un tir policier lors d’un contrôle routier après un refus d’obtempérer.

En début de soirée, Gérald Darmanin a annoncé le déploiement de 45 000 policiers et gendarmes pour la nuit à venir, le même nombre que la veille. À Marseille et Lyon, principales villes touchées vendredi soir, les forces de l’ordre seront « considérablement » renforcées, a ajouté le ministre de l’Intérieur.

• Des couvre-feux dans plusieurs villes

Plusieurs villes ont déjà pris ou prennent des arrêtés de couvre-feu, notamment en Île-de-France : Neuilly-sur-Marne, Clamart, Levallois-Perret, Meudon, Chilly-Mazarin, Bry-sur-Marne, Nemours, Savigny-le-Temple, Asnières-sur-Seine, La Ferté-sous-Jouarre, Vaux-le-Pénil, Taverny, Villeneuve-la-Garenne, Saint-Fargeau-Ponthierry, Dourdan ou encore Rosny-sous-Bois.

Dans d’autres régions, des couvre-feux ont aussi été instaurés à Chalon-sur-Saône, Compiègne, Amiens, Denain, Tourcoing ou Saint-Étienne.

• Paris et Île-de-France

Comme vendredi, le prolongement d’une heure de service en soirée du métro, qui a lieu le week-end, ne sera pas réalisé ce samedi. Il fermera aux horaires classiques de semaine.

Les bus et tramways franciliens cesseront de fonctionner complètement ce samedi à compter de 21h, comme la veille, a indiqué la RATP.

La fréquence des passages commencera à diminuer un peu avant, pour permettre l’arrêt complet à 21h, précise la Régie, qui invite les usagers à « anticiper » leurs déplacements.

Tout comme la veille, le concert de Mylène Farmer prévu au Stade de France, à Saint-Denis, est lui d’ores et déjà annulé.

• À Marseille, des manifestations de nouveau interdites

Toute manifestation est de nouveau interdite à Marseille à compter de ce samedi après-midi, les transports en commun s’arrêteront à 18h et des renforts des forces de l’ordre sont mobilisés.

La préfète de police des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté interdisant « toute manifestation entre samedi 14h et dimanche 7h ».

La préfecture de police a aussi annoncé un renfort massif de CRS (trois compagnies), l’engagement des blindés et de deux hélicoptères de la gendarmerie. Ces derniers, avec un avion de la police, survoleront la ville toute la nuit pour aider à repérer les incidents.

Les restaurants et centres commerciaux de l’hyper-centre ont également été appelés à fermer. « Avant même 17h, les vigiles des Terrasses du Port (2e arrondissement) ont en effet commencé l’évacuation des lieux », relatent nos confrères de La Provence.

« On a dégagé l’espace public et on est inquiet de voir cette violence se diffuser parce qu’elle a été hier soir extrêmement forte », a expliqué sur BFMTV le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan.

• À Lyon, le maire demande des renforts

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a demandé ce samedi l’envoi immédiat de renforts de police après les émeutes « sans précédent » marquées par des heures de pillage, face à des forces de l’ordre parfois « débordées » et « en nombre insuffisant ».

Le ministère de l’Intérieur a accédé à la requête en dépêchant dans la troisième ville de France l’unité CRS 8, indique Le Parisien.

Des spectacles et concerts programmés ce samedi soir dans le cadre d’un festival d’été annuel ont été annulés après 20h, « compte tenu des événements ».

Outre les suspensions de bus et tramways déjà prévues à partir de 20h, la municipalité a demandé aux opérateurs « de retirer les trottinettes en libre-service dans le centre-ville et dans certains quartiers » pour qu’elles ne soient pas utilisées « comme des armes par destination pour briser les vitrines », a précisé Grégory Doucet.

Les centres commerciaux Confluence et Lyon Part-Dieu ont fermé leurs portes par précaution. Dans la presqu’île de Lyon, les commerçants commençaient à se barricader avant la tombée de la nuit, redoutant de nouveaux pillages.

• À Strasbourg, les commerces appelés à fermer

Les autorités locales ont appelé les commerçants strasbourgeois à fermer leurs établissements après les pillages survenus la veille dans plusieurs magasins du centre-ville.

La veille, le magasin Apple Store avait été la cible de pilleurs, en plein après-midi, comme plusieurs autres établissements à proximité, dont une enseigne Zara ou encore un magasin Bouchara.

La préfecture du Bas-Rhin et la mairie de Strasbourg ont donc diffusé un message à destination des commerçants, les invitant à baisser le rideau ce samedi après-midi, tandis que les transports en commun ont cessé de fonctionner à 13h.

Dans le centre-ville, le centre commercial de l’Aubette a ainsi fermé ses portes, « pour des raisons de sécurité », a indiqué un vigile à l’AFP.

De nombreux hôtels-restaurants ont également pris des précautions après les échauffourées de la veille.

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