Émeutes: 9 Français sur 10 condamnent les violences contre la police, 20% les comprennent

Une semaine après la mort à Nanterre du jeune Nahel, 17 ans, tué par un tir de police lors d'un contrôle, le "pic" des violences urbaines "est passé", selon Emmanuel Macron ce mardi devant les maires dont les communes ont été touchées par des émeutes. Mais les exactions restent encore dans toutes les têtes.

D'après le dernier sondage de l'institut Elabe avec BFMTV, les condamnations de ces violences sont unanimes, quelle que soit la catégorie de population et l'appartenance politique. Plus précisément, ce sont 93% des Français qui condamnent les violences contre les bâtiments publics et 89% celles contre la police.

Toutefois, 20% des Français affirment comprendre ces violences contre les forces de l'ordre (et notamment 40% des moins de 25 ans et 35% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon), tandis que 14% condamnent et comprennent à la fois.

Un prétexte pour "casser"

Alors que la famille et les proches de Nahel ont appelé à plusieurs reprises à cesser les émeutes nocturnes partout en France, seuls 10% des interrogés dans ce sondage estiment que les émeutiers ont une réaction de colère et un sentiment d'injustice face à la mort de Nahel. Au contraire, la mort de l'adolescent à la suite du tir du policier, mis en examen et placé en détention provisoire la semaine dernière, est considérée par 89% des Français comme un prétexte pour la plupart des émeutiers pour "casser".

Interrogés sur les principales causes de ces émeutes, les Français ont d'abord pointé du doigt le manque d'autorité des parents (choisi à 66% alors que 3 réponses étaient possibles parmi 9 propositions), avant de déplorer le manque de sévérité de la justice (55%) et le trafic de drogues dans certains quartiers (43%).

Pour les électeurs de Marine Le Pen et d'Éric Zemmour, les trois principales raisons sont le manque de sévérité de la justice (73% et 71%), l'immigration (65% et 75%) et le manque d'autorité parentale (70% et 60%).

Confiance élevée dans la police

Toujours d'après ce dernier sondage, la confiance envers la police reste élevée (71%). Elle l'est encore plus dans la gendarmerie (80%). Mais la défiance est majoritaire à l'égard de la justice (57% des Français n'ont pas confiance).

Dans l'électorat d'Emmanuel Macron, ils sont 94% à avoir confiance dans la police contre 44% pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

Pour 7 Français sur 10, les violences illégitimes (hors du cadre de la loi) sont marginales et le fait d'une minorité des forces de l'ordre.

À l'inverse, 28% considèrent qu'elles sont représentatives d'un phénomène plus général au sein de la police et la gendarmerie.

L'exécutif critiqué sur la gestion des événements

Même s'il n'est pas encore sorti de cette crise, l'exécutif est vivement critiqué pour sa gestion des émeutes. 76% des sondés, dont 49% de ses électeurs au premier tour de la présidentielle de 2022, estiment qu'Emmanuel Macron et les principaux ministres concernés n'ont pas su bien gérer les événements.

Par exemple, 61% auraient voulu que les autorités mettent en place un couvre-feu pour mettre fin plus rapidement aux violences urbaines.

Par conséquent, pour 50% des Français, Marine Le Pen ressort renforcée de la séquence et 31% estiment qu'elle aurait fait mieux que l'exécutif. Pour Les Républicains, 76% pensent qu'ils n'auraient fait ni mieux ni moins bien.

Article original publié sur BFMTV.com