Des élues RN déposent plainte contre le rappeur Médine pour "provocation à la haine"

Les élues du Rassemblement National Edwige Diaz et Julie Rechagneux ont déposé plainte pour "provocation à la haine ou à la violence" à l'encontre du rappeur Médine, après qu'il a fait mettre en pièces par son public une piñata décorée de leurs portraits. Elles ont notamment estimé dans cette plainte, dont l'AFP a pu lire des extraits vendredi, que le rappeur "s'est rendu coupable d'un appel au lynchage sur (leur) personne".

"Une infamie" pour Marine Le Pen

Samedi soir à Agen, le rappeur a fait détruire une piñata, objet décoré que les enfants doivent matraquer pour récupérer bonbons et jouets lors des fêtes d'anniversaire, une tradition importée du Mexique. Geoffroy Gary, le représentant du parti Reconquête d'Éric Zemmour en Lot-et-Garonne était également visé. Pour Marine Le Pen, les "menaces" de Médine sont "une infamie".

"C'est un véritable appel à la violence et à la haine! La justice doit désormais se saisir au plus vite pour faire condamner ces ignominies", a tweeté la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.

Avant son concert à Agen, les deux élues RN avaient refusé de voter au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine une subvention de 65.000 euros accordée à l'association ADEM, gestionnaire de la salle de spectacle du Florida, en raison de la venue de l'artiste.

Fléchettes sur des portraits d'élus du Tarn

À Albi (Tarn), quelques jours plus tôt, le rappeur avait déjà fait parler de lui en lançant des fléchettes sur des portraits des élus du Tarn, le maire de Lavaur Bernard Carayon (LR) et le député Frédéric Cabrolier (RN), qui s'étaient opposés à sa venue.

Les messages publiés par Médine ont entraîné "un déferlement de haine", un "cyberharcèlement" avec une "centaine de tweets" de "menaces et d'insultes qui relève clairement de la discrimination politique, du sexisme et de l'injure", a assuré Edwige Diaz.

"Il nous a jeté une première fois en pâture à ses 205.000 followers puis une deuxième fois à son public", s'est indignée Edwige Diaz auprès de l'AFP.

L'élue a également évoqué une "vraie menace" pour sa sécurité". "Une piñata, il faut lui taper dessus avec un bâton", a encore souligné la députée de Gironde, qui regrette l'absence de soutien de la classe politique et des associations féministes.

En réponse à un tweet indigné d'Edwige Diaz, Médine a ironisé sur Twitter en déclarant "présenter toutes (ses) excuses aux piñatas du monde entier, pour leur avoir fait supporter ce cosplay (déguisement, NDLR) de député RN".

Article original publié sur BFMTV.com