Un élu d'une commune normande qualifie des conseillères municipales de "bécasses qui ricanent"

Le conseil municipale de Bolbec.  - BFMTV
Le conseil municipale de Bolbec. - BFMTV

Dans La Recherche du Temps Perdu, la station balnéaire (fictive) de Balbec aimante les rêves puis les vacances du narrateur proustien. Bolbec, en Seine-Maritime, est quant à elle bien réelle mais a, ces jours-ci en tout cas, quelque chose de moins poétique. Car au sein du Conseil municipal de la commune normande, les injures ont volé bas le 16 juillet dernier, tandis que la séance était diffusée en direct sur Facebook.

Des insultes réitérées

On devait y débattre du budget, le voter, évoquer les indemnisations des élus et discuter des représentations d'élus dans plusieurs organismes, comme l'explique Paris Normandie, mais les échanges ont pris un tour très aigre. Douglas Potier, 25 ans, élu divers droite d'opposition, et candidat malheureux à la mairie comme le montre cet article du Courrier Cauchois, s'est attaqué à "ces bécasses qui ricanent", pour désigner ses consoeurs.

Il a ensuite insulté, plus directement encore, l'une de ses collègues: "En six ans, madame Bobée ne s'est fait remarquer qu'en meuglant comme un animal de ferme". Cinq jours plus tard, dans les colonnes de Paris Normandie, Douglas Potier a persisté:

Si on reprend la définition du Petit Robert, oui, meugler, crier, faire du bruit s'applique aux animaux de ferme. Ça aurait été un homme, c’était pareil. Seulement, dès qu’on s’en prend à une femme… C’est certainement l’époque qui veut ça. Je suis né à la mauvaise époque."

Le même jour, la députée LaREM Stéphanie Kerbarh, élue en Seine-Maritime, a réagi sur Twitter: " Je condamne fermement les propos de Douglas Potier tenus lors du conseil municipal de Bolbec jeudi dernier à l’égard de plusieurs élu.e.s. Pour rappel, l'outrage sexiste est puni d'une amende de 750 euros. Le sexisme n’a pas sa place en démocratie".

"C'est inadmissible"

Au micro de BFMTV, la parlementaire a estimé que ce type de saillies misogynes risquait d'inhiber les femmes en politique, notamment dans la politique locale: "Si ce genre de comportement continue, elles ne seront plus présentes au Conseil municipal ou alors il y aura une sorte de découragement."

Josiane Bobée, la conseillère municipale qui a fait les frais des déclarations de Douglas Potier, a réagi sur BFMTV: "C’était limite quitter son siège et s’en aller tellement c’était difficile à supporter. C’est inadmissible. Ça n’a pas lieu d’être dans un Conseil municipal, ni nulle part ailleurs".

Article original publié sur BFMTV.com