Éloge de la “mrenda”, le superaliment kényan

[The Continent propose à ses lecteurs de toute l’Afrique de faire découvrir leur plat préféré “et ce qui le rend si spécial”. Des textes publiés dans l’hebdomadaire, comme celui qui suit, écrit par Daisy Chukunzira, du Kenya.]

Comme la plupart des enfants kényans qui vivaient en ville dans les années 1990, nous rentrions chaque mois de décembre dans notre village natal pour y passer les vacances.

Carte du Kenya. COURRIER INTERNATIONAL
Carte du Kenya. COURRIER INTERNATIONAL

Le sommet de ce séjour, c’était de regarder ma grand-mère Kadenge préparer la mrenda : des feuilles de corète potagère [une plante dont les fibres sont utilisées pour confectionner de la toile de jute] sautées aux oignons.

Quand c’était prêt, nous mangions à la lumière de la koroboi [une lampe à pétrole fabriquée avec des boîtes de conserve ou des bombes aérosol].

Si nous avions de la chance, nous dînions dehors à la lueur de la lune.

Une consistance gluante

Aujourd’hui encore, je pense à Kadenge chaque fois que je mange ou que le prépare de la mrenda.

Elle ne se contentait pas de nous nourrir, elle nous instillait l’amour des bons plats et de la famille. Des valeurs qui perdurent même en son absence.

Une assiette de mrenda accompagnée d’“ugali” dans une cuisine de Nairobi. . Photo Tony KARUMBA/AFP
Une assiette de mrenda accompagnée d’“ugali” dans une cuisine de Nairobi. . Photo Tony KARUMBA/AFP

La mrenda, c’est tout simplement délicieux.

On trouve ce régal de feuilles essentiellement chez les Luyia [un peuple bantou établi dans l’ouest du Kenya, dont il constitue le deuxième groupe ethnique].

Il est aussi appelé mtere et murere.

Le festival Olojo à Ife, dans l’État d’Osun, dans le sud-ouest du Nigeria, en septembre 2022. . Photo Samuel Alabi/AFP
Le festival Olojo à Ife, dans l’État d’Osun, dans le sud-ouest du Nigeria, en septembre 2022. . Photo Samuel Alabi/AFP

Chez les Yoruba du Nigeria [une des ethnies majoritaires, installée principalement dans l’ouest du pays] il porte le nom d’ewedu. Une fois cuite, la préparation présente une consistance gluante qui la rend facile à avaler et permet d’en apprécier tous les parfums.

Je ne sais la faire qu’à la façon de Kadenge. Dans une grande casserole, mettre de l’eau et deux cuillers à soupe de musherekha, un sel [végétal] utilisé pour attendrir les légumes.

Un incontournable du menu familial

Quand l’eau bout, ajouter la mrenda. Laisser cuire en mélangeant jusqu’à ce que les feuilles deviennent vert foncé puis retirer du feu et égoutter.

Faire sauter quelques oignons dans de l’huile et ajouter la mrenda avec un peu de sel. Servir chaud avec de l’ugali (purée de maïs).

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