Élisabeth Quin : "Il n’y a pas beaucoup de femmes de mon âge à la tête d’une émission en prime time" (28 minutes, Arte)

La journaliste Élisabeth Quin reprend les rênes du magazine d’information pour sa douzième saison. Avec toujours la même envie et la même facétieuse empathie.

Dans quel état d’esprit avez-vous abordé cette rentrée ?

Élisabeth Quin : Avec enthousiasme et une ardeur renouvelée ! Ce n’est pas juste une formule. Je fais littéralement corps avec cette émission depuis douze ans. Cet exercice me galvanise, je l’aime énormément. Retrouver les piliers et les nouveaux, autour de la table, a été un bonheur.

Y a-t-il des changements ou misez-vous sur la continuité ?

Il y a quelques changements à la marge : nous avons un peu modifié le décor, Marie Bonnisseau et Anna N’Diaye nous ont rejoints en semaine, et Valérie Brochard le samedi… Mais les fondamentaux ne bougent pas, avec cette idée de faire témoigner des gens que l’on ne voit pas ailleurs, d’organiser des débats qui ne sont pas des confrontations, et de ne pas confondre le journalisme et l’opinion.

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Vous avez un jour déclaré que 28 minutes était un refuge… En quoi, et pour qui ?

Vu la polarisation croissante des médias et l’interventionnisme de certains patrons de presse, cette émission représente un sanctuaire pour ceux qui y travaillent. C’est aussi un havre pour ceux qui la regardent, dans le sens où l’on y aborde les choses sans hystérisation. 28 minutes est une agora, où l’on se relie les uns aux autres, et pas une arène où, ce qui compte, c’est la baston pour exister sur les réseaux sociaux. Et puis, on y parle correctement le français, qui est malmené partout. Or, malmener la langue, c’est malmener la pensée qu’elle maintient.

Faites-vous là oeuvre de service public ?

Bien sûr ! Notamment parce que nous respectons les téléspectateurs, que l’on considère intelligents. Nous leur proposons des débats qui permettent de décrypter, de rendre lisibles des enjeux sociétaux, politiques, économiques… Par ailleurs, 28 minutes est pleine d’humeur : elle a de l’humour et de l’esprit. Cela tient à cette bande, qui s’est agrégée depuis douze ans. Tout cela en fait une émission précieuse !

Quel invité rêveriez-vous d’interviewer sans en avoir la possibilité ?

En ce moment, Salman Rushdie, pour des raisons littéraires...

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