Élisabeth Borne : appelez-la « Tata Babou » !

La Première ministre, Élisabeth Borne, en compagnie de Yaël Braun-Pivet, de Gérard Larcher et François Hollande, lors de la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre, à Paris.  - Credit:THOMAS SAMSON / AFP
La Première ministre, Élisabeth Borne, en compagnie de Yaël Braun-Pivet, de Gérard Larcher et François Hollande, lors de la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre, à Paris. - Credit:THOMAS SAMSON / AFP

On dit d'elle qu'elle est dure, cassante, capable de soudaines colères quand la fatigue pointe. On la surnomme « Madame Borne-Out », « Dark Vador » ou « Mechanta » : depuis sa nomination rue de Varenne (Paris 7e) il y a dix-huit mois, la Première ministre traîne une réputation difficile. Les macronistes se racontent sous le manteau des scènes terribles auxquelles ils jurent avoir assisté : lors d'une réunion, elle se tourne vers son directeur de cabinet d'alors, Aurélien Rousseau (devenu depuis ministre de la Santé), et lui lance tout de go avant d'éclater de rire : « Dites donc, vous, vous avez encore grossi ! » Un autre jour, elle demande à un conseiller où se trouve la fiche qu'elle lui a réclamée. Le conseiller, tremblant, de répondre : « Dans la chemise devant vous, Madame la Première ministre. » Elle l'ouvre, la referme aussitôt, se tourne vers lui, visage fermé : « Non, ça, ce n'est pas une note, c'est une merde ! »

Les députés Renaissance dépriment lorsqu'ils la voient arriver à la tribune de l'Assemblée nationale pour déclencher un énième 49.3 – il y en a déjà eu 17 depuis mai 2022, dont le dernier ce lundi sur la loi de programmation des finances publiques. Qui sait qu'elle aussi a cet article castrateur en horreur, consciente qu'il bride les débats, « déresponsabilise les députés », dit-elle, et démoralise ses troupes ? Qui se souvient qu'au moment de la réforme des retraites, en mars, elle avait dit ne plus vouloir le dégainer hors des textes fi [...] Lire la suite