Élections sénatoriales 2023 : ces nouveaux sénateurs et ces nouvelles sénatrices dont vous allez entendre parler

À l’occasion du scrutin de ce dimanche, ces petits nouveaux font leur entrée au Palais du Luxembourg.

Yannick Jadot, ex-candidat écologiste à l’élection présidentielle, photographiée en janvier 2023 à Paris (illustration)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Yannick Jadot, ex-candidat écologiste à l’élection présidentielle, photographiée en janvier 2023 à Paris (illustration)

POLITIQUE - Comme attendu, ces élections sénatoriales n’ont pas bouleversé les équilibres du Sénat ce dimanche 24 septembre. Avec, sans surprise, une domination de la droite et quelques percées marginales. Parmi elles, l’arrivée de petits nouveaux au Palais du Luxembourg, qui entreront officiellement en fonction le 2 octobre. Si tous ne sont pas des novices en politique, ces néosénateurs se frottent, pour certains d’entre eux, pour la première fois au mandat de parlementaire national.

C’est notamment le cas de Yannick Jadot. Élu sénateur de Paris via la liste d’union de la gauche portée par le sénateur socialiste sortant Rémi Féraud, l’écologiste était jusqu’ici député européen. Et c’est justement pour avoir davantage de prise sur la vie hexagonale que l’ex-candidat à l’élection présidentielle a frappé à la porte du Sénat. « J’ai envie de contribuer pleinement à la politique nationale », expliquait-il récemment au micro de Public Sénat, soulignant qu’il avait travaillé « quatorze ans sur les lois européennes, notamment en matière d’environnement ».

Raison pour laquelle il souhaitait donc poursuivre ce combat législatif à l’échelle nationale à moins qu’il ne s’agisse, comme le prétendent ses détracteurs, d’un tremplin en vue des municipales à Paris. Au Monde, il assure qu’il n’a pas « d’agenda caché ».

Ian Brossat, de la mairie de Paris au Sénat

Ian Brossat photographié lors d’un discours à Marseille en 2019 (illustration)
CLEMENT MAHOUDEAU via Getty Images Ian Brossat photographié lors d’un discours à Marseille en 2019 (illustration)

Il avait pris une autre dimension au moment des élections européennes de 2019, durant lesquelles il était tête de liste PCF. L’élu communiste de Paris Ian Brossat fait lui aussi son entrée au Sénat. Habitué des plateaux télé en sa qualité de porte-parole du Parti communiste, ce proche de Fabien Roussel est également connu pour avoir mené une véritable guerre à Airbnb dans la capitale, où il est justement en charge du logement comme adjoint à la maire Anne Hidalgo. Une expérience sur laquelle il entend miser au Palais du Luxembourg. « Pour faire bouger les choses, il faut activer des leviers nationaux. La lutte contre la spéculation immobilière suppose des lois pour réguler le prix du foncier, qui nourrit la cherté du prix du logement. Il y a besoin de parlementaires qui agissent à ce niveau, qui portent ces exigences. Je veux prolonger les combats que j’ai menés en tant qu’élu local », expliquait-il début septembre à L’Humanité.

Annick Girardin, ancienne ministre de Macron (et Hollande)

Annick Girardin photographiée lors d’un discours à la Mutualité à Paris en 2019 (illustration).
THOMAS SAMSON via Getty Images Annick Girardin photographiée lors d’un discours à la Mutualité à Paris en 2019 (illustration).

C’est passé à trois voix près. L’ancienne ministre de la Mer et des Outre-mer Annick Girardin (entre 2017 et 2022), a été élue sénatrice de Saint-Pierre-et-Miquelon. Un archipel où cette membre du Parti Radical de Gauche avait déjà été élue députée pour la première fois en 2007. Avant de rejoindre Emmanuel Macron, elle avait été nommée par François Hollande secrétaire d’État au développement et à la Francophonie en 2014, puis à la Fonction publique entre 2016 et 2017. Preuve du caractère particulier de ces élections sénatoriales, le siège qu’elle a conquis ne reposait que sur 39 grands électeurs. Elle a ainsi obtenu 20 suffrages (soit plus de 50 % des voix) face à son concurrent divers centre qui en a récolté 17.

C’est donc une élue particulièrement expérimentée qui fait son entrée au Palais du Luxembourg, où elle va siéger au sein du groupe Rassemblement Démocratique et Social Européen (considéré comme le plus vieux groupe parlementaire), les radicaux, et non au sein du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, présidé par le macroniste François Patriat.

Mathilde Ollivier, la benjamine écologiste

Capture Twitter Mathilde Ollivier, sénatrice écologiste des Français de l’étranger
Capture Twitter Mathilde Ollivier, sénatrice écologiste des Français de l’étranger

À 29 ans, la nouvelle sénatrice des Français de l’étranger fait son entrée au Palais du Luxembourg. Elle a reçu le soutien de la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier et siégera au groupe écologiste du Sénat. Elle habite Vienne, en Autriche, et siégeait déjà à l’Assemblée des Français de l’étranger. Elle est issue des marches pour le climat et s’est engagée en politique pour « changer les choses », comme elle le confiait à au podcast En toute confidence le 7 septembre. Elle dépasse de quelques mois le record détenu par son collègue socialiste Rémi Cardon, né également en 1994 (en mai, elle est née en juin). Lui avait été élu à 26 ans, en 2020, faisant de lui le plus jeune sénateur de la Ve République à l’époque.

Trois représentants du RN

Joshua Hochart, sénateur RN du Nord, élu le 24 septembre 2023, Christopher Szczurek élu sénateur du Pas-de-Calais et Aymeric Durox, élu de Seine-et-Marne, le même soir
Joshua Hochart, sénateur RN du Nord, élu le 24 septembre 2023, Christopher Szczurek élu sénateur du Pas-de-Calais et Aymeric Durox, élu de Seine-et-Marne, le même soir

Conseiller municipal de Denain (Nord), près de Valenciennes, Joshua Hochard est élu sénateur du RN au Palais du Luxembourg. Soutenu par Marine Le Pen et Jordan Bardella, il a fait de son opposition à la répartition des migrants sur le territoire, la défense des communes rurales et son rejet des éoliennes les piliers de sa campagne. Avec Christopher Szczurek, 38 ans, élu dans le Pas-de-Calais, très proche du clan d’Hénin-Beaumont puisqu’il est le premier adjoint de Steeve Briois à la mairie, et Aymeric Durox élu sénateur de Seine-et-Marne, ils sont désormais trois à représenter le parti d’extrême droite.

Le RN ne comptait plus d’élus à la chambre haute alors que Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône a rejoint le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour et que David Rachline, avait choisi sa mairie de Fréjus (Var) en 2017.

Agnès Evren vient grossir les rangs de LR

Agnes Evren, élue sénatrice LR le 24 septembre 2023, ici lors des élections municipales de 2020 (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP)
LIONEL BONAVENTURE / AFP Agnes Evren, élue sénatrice LR le 24 septembre 2023, ici lors des élections municipales de 2020 (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP)

L’eurodéputée depuis 2019 a fait toute sa carrière politique chez LR. Elle a travaillé dans des cabinets ministériels quand François Fillon était Premier ministre ; elle a ensuite eu un rôle clé pendant sa campagne présidentielle en 2017. Élue conseillère régionale d’Île-de-France en 2015, elle a été vice-présidente de la région de Valérie Pécresse. À 52 ans, elle entre au Sénat, avec le soutien des centristes et pourrait rejoindre le groupe de Bruno Retailleau, largement majoritaire même s’il perd quelques sièges.

Parmi les petits nouveaux, à noter au Parti socialiste l’entrée d’Alexandre Ouizille dans l’Oise et Audrey Belim à La Réunion. Évelyne Corbière est élue aussi à La Réunion, pour « La gauche pour les Réunionnais », soutenue par La France Insoumise. Une victoire dont s’est réjoui l’ancien sénateur Jean-Luc Mélenchon mais qui aura du mal à faire oublier l’échec de son parti.

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