Élections sénatoriales 2023 : ce bulletin Renaissance - LR n’a pas échappé à ses détracteurs

Photo partagée sur Twitter par plusieurs responsables de l’opposition.
Capture Twitter Photo partagée sur Twitter par plusieurs responsables de l’opposition.

POLITIQUE - Éric Ciotti, Bruno Retailleau, Olivier Marleix… Tous les responsables des Républicains ne manquent jamais une occasion de le dire : ils sont dans l’opposition et n’ont pas vocation à gouverner avec Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Voilà pour le discours. Mais sur le terrain, les choses sont visiblement moins tranchées.

En témoigne ce bulletin de vote pour les élections sénatoriales en Nouvelle-Calédonie, où la secrétaire d’État à la Citoyenneté Sonia Backès s’est portée (sans succès) candidate. Un bulletin de deuxième tour sur lequel on constate que le logo du parti présidentiel, Renaissance, cohabite avec celui de la formation présidée par Éric Ciotti.

« Alliance de fait »

Une alliance de circonstance qui a son explication, puisque le candidat investi par LR, Pierre Frogier, a soutenu Sonia Backès pour le second tour, au point de se désister pour favoriser la ministre. Le nom du candidat LR figure d’ailleurs sur le même bulletin. Il faut dire que Sonia Backès le connaît bien, puisqu’elle fut un temps sa collaboratrice et qu’elle avait nommé son fils, Brieuc Frogier, conseiller spécial (en dépit de son passage chez Éric Zemmour). Outre cette proximité, ce ticket s’explique aussi par le clivage politique entre loyalistes et indépendantistes structurant la vie politique en Nouvelle-Calédonie.

Sans surprise, la photo du bulletin, actant un rapprochement officiel entre LR et Renaissance, n’a pas manqué de faire réagir. « On s’interroge (parfois…) sur l’alliance de fait entre LR et Renaissance. Rien ne vaut un bulletin de vote pour avoir la réponse : Sonia Backès avait les deux logos sur son bulletin de vote. Et ça n’a pas suffi pour la Ministre, battue en Nouvelle-Calédonie », a raillé sur X (ex-Twitter) le député socialiste Jérôme Guedj. Même tonalité chez le coordinateur national de la France insoumise, Manuel Bompard, qui a évoqué sur le même réseau social « l’alliance des macronistes et de LR ».

Cadre du parti Reconquête ! (un parti qui lorgne ouvertement sur l’électorat LR en vue des européennes), l’activiste Damien Rieu a lui aussi publié ce cliché, y voyant une occasion de nourrir le procès en « trahison » instruit par Marion Maréchal à l’égard des élus LR. Quoi qu’il en soit, la manœuvre électorale n’a pas fonctionné, puisque c’est l’indépendantiste Robert Xowie qui a été élu. Et c’est une première. Lors des élections législatives, l’usage veut qu’une défaite entraîne une démission du gouvernement. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise quant à un éventuel départ de Sonia Backès. La secrétaire d’État sera de retour à Paris mercredi.

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