Élections de mi-mandat aux États-Unis: que disent les dernières projections?

Élections de mi-mandat aux États-Unis: que disent les dernières projections?

Ce mardi, quelque 240 millions d'Américains sont invités à exprimer leur vote pour les traditionnelles midterms, ou élections de mi-mandat. Les électeurs doivent renouveler intégralement la Chambre des représentants, un tiers du Sénat, 36 gouverneurs d'États et s'exprimer sur de nombreux référendums locaux.

Comme l'a encore affirmé ce lundi le président Joe Biden, ce n'est pas moins que la démocratie américaine qui est en jeu, alors que la crainte d'une éruption de violences plane toujours sur le pays, deux ans après l'invasion du Capitole.

Changement de gouvernance à la Chambre?

Actuellement, les démocrates - le parti du président Joe Biden - contrôlent la Chambre des représentants, avec 221 élus, contre 212 pour les républicains. Du côté du Sénat, la chambre haute est actuellement parfaitement divisée, les démocrates ne possédant l'avantage qu'avec la voix de la vice-présidente Kamala Harris.

Une situation qui devrait changer ce mardi, selon les derniers sondages, mais qui témoigne toujours d'une nation profondément divisée.

Selon le site spécialisé FiveThrirthyEight, qui agrège une multitude de sondages pour en donner l'image la plus claire, la Chambre des représentants pourrait bien tomber du côté républicain ce mardi soir. Plus précisément, le parti de Donald Trump a 84% de chances de reprendre aux démocrates la chambre basse du Congrès.

La question centrale de l'inflation

Une situation défavorable pour Joe Biden, alors que de nombreux observateurs avaient estimé cet été que la décision de la Cour Suprême de mettre un terme au droit fédéral à l'avortement était favorable électoralement aux démocrates.

Mais face à l'inflation galopante et à la hausse de la criminalité, les républicains ont progressivement rattrapé leur retard, considérés comme plus sérieux sur ces sujets.

De même, les élections de mi-mandat sont la plupart du temps défavorables au parti du locataire de la Maison Blanche. Lors des midterms de 2018, Donald Trump avait ainsi perdu sa majorité à la Chambre.

D'après un sondage dévoilé le 6 novembre par le Washington Post et ABC, ce sont les républicains qui ont l'avantage sur les sujets de la vie courante. Selon cette même enquête, 49% des sondés indiquent qu'ils voteront pour un candidat républicain à la chambre, contre 48% pour un candidat démocrate.

Incertitude démocrate

Et comme l'ont démontré les précédents américains, pour conserver une majorité, un parti doit absolument montrer une avance claire dans les enquêtes d'opinion avant le scrutin.

En 2018, quand ils sont parvenus à renverser les républicains, le parti de Joe Biden devançait de 7 points dans les sondages celui de Donald Trump.

Autre facteur qui joue contre les démocrates: les électeurs républicains se disent plus certains de leur choix - à 80% - que les électeurs démocrates, qui ne sont que 74% à être certains de leur choix, comme l'indique le sondage du Washington Post et d'ABC.

Une élection sénatoriale au coude-à-coude

Pour le Sénat, la situation est plus serrée. Tous les sondages indiquent que républicains et démocrates y sont sont au coude-à-coude, avec seulement quatre fauteuils réellement compétitifs, c'est-à-dire pour lesquels l'issue est totalement incertaine.

Les derniers modèles de FiveThirthyEight augurent d'une élection très serrée, avec une très légère avance des républicains, de 59%.

L'élection sénatoriale en Pennsylvanie va être particulièrement scrutée. Elle oppose John Fetterman, candidat démocrate affaibli par un récent AVC, au très célèbre médecin républicain Mehmet Oz.

Quant aux élections pour désigner les gouverneurs, qui se déroulent mardi dans 36 États, elles devraient réserver des surprises. Comme le souligne FiveThirtyEight, le Massachussetts et le Maryland doivent certainement tomber dans les mains des démocrates. Quant aux républicains, ils pourraient l'emporter dans le Nevada, le Wisconsin et même l'Oregon, État normalement acquis aux démocrates.

Article original publié sur BFMTV.com