Les élections législatives en Inde vont durer 44 jours pour permettre le vote d’un milliard d’électeurs

Le Premier ministre sortant Narendra Modi est le grand favori d’un scrutin qui va s’étaler sur plusieurs semaines entre le 19 avril et le 1er juin.

Narendra Modi, ici au G20 de New Delhi en août 2023, est le grand favori des législatives qui débuteront en Inde le 19 avril.
SAJJAD HUSSAIN / AFP Narendra Modi, ici au G20 de New Delhi en août 2023, est le grand favori des législatives qui débuteront en Inde le 19 avril.

ASIE - Un marathon de six semaines. La commission électorale a annoncé samedi 16 mars que les élections législatives indiennes commenceront le 19 avril et se termineront le 1er juin. Les résultats seront recensés sur tout le pays le 4 juin et seront annoncés dans la foulée. Le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi est favori de ce scrutin organisé dans la grande démocratie du monde.

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Au total, 970 millions d’Indiens seront appelés à élire les 543 membres de la chambre basse, soit plus que la population totale des États-Unis, de l’Union européenne et de la Russie réunis. Selon les chiffres de la commission électorale, 1,05 million de bureaux de vote seront opérationnels, employant 15 millions d’agents électoraux.

Les fonctionnaires devront acheminer les bulletins de vote à dos de chameau dans l’État largement désertique du Rajasthan, à dos de mulet et de yak dans les régions montagneuses du nord, ou à dos d’éléphant dans les régions boisées pour s’assurer qu’aucun électeur ne soit laissé de côté dans cet exercice gigantesque.

« Il s’agit du plus grand exercice logistique en temps de paix au monde », estimait début mars le président de la commission électorale.

Narendra Modi favori, l’opposition entravée

Beaucoup considèrent la reconduction de Narendra Modi pour un troisième mandat d’ores et déjà acquise, en raison à la fois de la forte popularité du Premier ministre plus d’une décennie après son entrée en fonction et de règles du jeu manifestement inégales.

Narendra Modi, 73 ans, et son parti nationaliste hindou ont déjà commencé une campagne non officielle, cherchant à répéter leurs victoires écrasantes de 2014 et 2019.

Une enquête Pew de l’année dernière indiquait que Narendra Modi était perçu favorablement par près de 80 % des Indiens. Selon un sondage réalisé en février auprès des électeurs urbains par YouGov, le BJP remporterait confortablement les élections avec 47 % des voix, le Congrès arrivant en deuxième position avec 11 % seulement.

L’opposition a été handicapée par des luttes intestines mais aussi, selon les défenseurs des droits, par des enquêtes judiciaires à motivation politique visant à entraver tout adversaire du parti Bharatiya Janata (BJP) au pouvoir. Le Congrès, principal parti d’opposition, qui a dirigé la lutte pour l’indépendance de l’Inde et gouverné ensuite le pays presque sans interruption pendant des décennies, n’est plus que l’ombre de lui-même et ne participe plus au pouvoir que dans trois des 28 États du pays.

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