Les élections en Italie, miroir de la politique française

Une vue générale de l'Assemblée national lors d'une motion de défiance le 11 juillet 2022 REUTERS/Sarah Meyssonnier

L’extrême droite française voit dans la victoire de Giorgia Meloni des raisons d’espérer ; la gauche un signal d’alarme.

POLITIQUE - C’était attendu : la coalition de droite et d’extrême droite emmenée par Giorgia Meloni, du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, est arrivée en tête ce dimanche 25 septembre, lors des élections législatives italiennes, selon les premiers sondages dévoilés.

Un score inédit depuis la seconde guerre mondiale qui donne de l’espoir à l’extrême droite française, à commencer par Eric Zemmour. Le leader de Reconquête ne cesse de se comparer à la responsable italienne dont il partage toutes les thèses et qui avait obtenu 4 % aux dernières élections de 2018, quand l’ancien journaliste est arrivé à 7 % à la présidentielle française de 2022.

« Arriver au pouvoir est possible »

« Comment ne pas regarder cette victoire comme la preuve que oui, arriver au pouvoir est possible ? », a exprimé Eric Zemmour dans un communiqué diffusé sur Twitter dimanche soir. « Les peuples relèvent la tête et reprennent leur destin en main » abonde Jordan Bardella, président du RN par intérim alors que son parti, dirigé par Marine Le Pen, est l’allié de Matteo Salvini, de la Ligue du Nord présent dans la coalition de Meloni.

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« Nous sommes un rempart et un espoir en Europe »

À gauche, c’est l’inverse. Les insoumis sont nombreux à poster des messages en italien pour dénoncer « le retour du fascisme ». « Nous sommes tous antifascistes » a par exemple déclaré Danièle Obono, députée LFI de Paris. « Tragique » a réagi Clémentine Autain pour qui « les héritiers de Mussolini prennent le pouvoir en Italie. Les politiques néolibérales et la disparition de la gauche ont permis ça ». L’insoumise de Seine-Saint-Denis compare la situation de ses partenaires de la gauche italienne à la française : « Ici, nous avons tenu bon. Maintenant gagnons la course de vitesse face au RN. Ce soir, solidarité avec tous les progressistes italiens. ».

Même analyse pour son collègue Antoine Léaument qui se félicite que la gauche radicale française ne soit pas au même niveau qu’en Italie. Selon le responsable des réseaux sociaux de Jean-Luc Mélenchon, « le score » de ce dernier - arrivé 3e à la présidentielle - et « la construction de la NUPES nous font devoir ». « Nous sommes un rempart et un espoir en Europe. », veut-il croire. Le parti démocrate d’Enrico Letta est bien arrivé en seconde position en Italie, mais loin derrière la coalition Meloni et ne passant pas la barre des 20 %.

Côté gouvernement, on est bien silencieux. « Je ne vais pas commenter le choix démocratique des Italiens », a évacué Élisabeth Borne ce 26 septembre sur BFMTV, préférant attendre que le président de la République italienne « nomme le président ou la présidente du Conseil ».

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