Élections européennes : comment Rima Hassan est devenue le visage de La France Insoumise en campagne

POLITIQUE - Son nom est sur toutes les lèvres et l’annonce de sa candidature aux élections européennes sur la liste de La France insoumise a déclenché des réactions enflammées. Rima Hassan, 31 ans est une juriste franco palestinienne qui figure en septième position derrière Manon Aubry.

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Même si elle est loin d’être assurée d’être élue en juin prochain, la jeune femme est l’une des principales incarnations de la campagne du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Une stratégie risquée mais assumée décryptée dans la vidéo en tête d’article.

1 - La porte-parole de la cause palestinienne en France

La jeune femme est militante pro palestinienne, connue et médiatisée. Elle est née et a vécu pendant dix ans un camp de réfugiés syrien avant, d’arriver en France. Elle s’exprime publiquement depuis plusieurs années pour visibiliser la cause palestinienne.

Elle figure même dans le classement de Forbes France parmi les « 40 femmes de l’année 2023 ». En apprenant la nouvelle, l’animateur Arthur, issue d’une famille juive marocaine, s’en était pris à elle en la taxant d’antisémite.

2 - Un punching-ball pour les adversaires politiques

Deuxième raison : en choisissant Rima Hassan, pourtant placée en 7e position sur sa liste, la direction de LFI savait qu’elle ferait couler beaucoup d’encre. Ses détracteurs l’accusent de légitimer l’attaque du Hamas le 7 octobre, s’appuyant sur un extrait vidéo, depuis supprimé, du média en ligne Le Crayon. À la question « Le Hamas mène une action légitime », elle répondait « vrai ».

Elle a depuis clarifié sa position sur France Inter : « si on parle de l’attaque du 7 octobre, je crois que mes propos ont été extrêmement clairs. Depuis le 7 octobre, sur une condamnation des attaques du Hamas, que par ailleurs j’ai qualifié très tôt d’attaque terroriste ».

Mais à droite, dans la majorité et même à gauche, les critiques fusent. Le président des députés Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard a qualifié ce choix de « honte absolue ». « C’est, je pense, ce que LFI peut faire de plus exécrable en envoyant une représentante d’une idée que le Hamas au fond est un mouvement de libération de la Palestine, n’est pas un mouvement terroriste », avait développé l’élu sur CNews.

Le secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel avait aussi critiqué la juriste. « Elle porte un projet qui n’est vraiment pas du tout le nôtre, qui n’est pas porteur d’une solution politique et de paix, respectueuse des deux états, des deux peuples qui doit pouvoir coexister ensemble », disait-il sur CNews le 10 mars.

3 - Un calcul politique assumé

Mais ce choix de la direction de La France insoumise relève d’un calcul politique connu et assumé : mobiliser sur Gaza en espérant créer un sursaut de participation des quartiers dits populaires. Les Insoumis veulent apparaître comme les seuls à s’emparer de cette question. Et ce même si la situation au Proche-Orient ne concerne que marginalement le Parlement européen.

C’est aussi la confirmation que LFI, derrière le PS et les Écologistes dans les sondages, voient au-delà des élections européennes.

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