Élections européennes 2024 : Sarkozy, la carte joker de Bardella pour défendre Mariani sur sa liste

POLITIQUE - « Agent du Kremlin », « petit télégraphiste du Kremlin »… À quatre semaines des élections européennes (le 9 juin en France), les opposants de Jordan Bardella continuent de pointer le neuvième nom qui figure sur la liste du Rassemblement national. Réputé proche de Moscou, soutien de l’annexion de la Crimée en 2014, Thierry Mariani embarrasse un parti déjà pointé du doigt pour sa proximité avec la Russie de Vladimir Poutine.

Européennes 2024 : comment le RN s’aligne sur les intérêts des lobbies industriels au Parlement européen

à Comme vous pouvez le voir dans la vidéo dans la tête d’article, l’eurodéputé, qui a rejoint le Rassemblement national en 2022 après avoir fait toute sa carrière au sein de la droite traditionnelle, assume cette proximité. Il refuse de parler d’annexion de la Crimée, lui préférant le terme de « rattachement » soutenu par le Kremlin. Et juge Kiev « tout aussi responsable » que Moscou de la guerre en cours.

« Il a été le ministre de Nicolas Sarkozy »

Face à la polémique qui continue de ponctuer les débats et interviews liées à la campagne, Jordan Bardella et Marine Le Pen ont trouvé leur carte joker. Interrogés sur les propos de Thierry Mariani, loin de les condamner, ils se justifient : « Thierry Mariani a été le ministre de Nicolas Sarkozy », répètent-ils à longueur d’interviews. « Il a une sensibilité sur ce sujet qui n’est peut-être pas la mienne, qui n’est peut-être pas celle de Marine Le Pen, qui est celle précisément de l’ancien chef de sa famille politique », a notamment justifié Jordan Bardella lors d’un débat avec Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, sur BFMTV le 2 mai dernier.

En août 2023, l’ancien président de la République avait effectivement créé la polémique dans une interview donnée au Figaro Magazine, dans laquelle il prône le maintien du dialogue avec la Russie de Vladimir Poutine et l’organisation d’un nouveau référendum en Crimée. « S’agissant de ce territoire, qui était russe jusqu’en 1954 et dont une majorité de la population s’est toujours sentie russe, je pense que tout retour en arrière est illusoire, » estime-t-il.

Mais contrairement à son ancien ministre des Transports, Nicolas Sarkozy considère bien l’annexion de la Crimée comme une « violation du droit international » et non une décision légitime de la part du Kremlin. Aussi, quelques semaines plus tard sur BFMTV, il considérait qu’il y avait une victime, l’Ukraine et un agresseur la Russie. Loin du discours de Thierry Mariani.

À voir également sur Le HuffPost :

Européennes 2024 : le Rassemblement national multiplie les coups médiatiques pour faire sa liste

Européennes 2024 : Jordan Bardella absent des premiers débats, comment le RN le justifie