Élections européennes 2024 : Glucksmann aspire des électeurs de Mélenchon et de Macron grâce à ces sujets

Ces sujets qui font basculer les électeurs de Mélenchon et Macron vers Glucksmann
JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP Ces sujets qui font basculer les électeurs de Mélenchon et Macron vers Glucksmann

POLITIQUE - Les raisons d’une dynamique. Loin derrière Jordan Bardella, Raphaël Glucksmann semble être le seul à avoir le vent en poupe parmi les candidats aux élections européennes. C’est en tout cas l’un des principaux enseignements des différents sondages menés à deux mois et demi du scrutin.

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Comment expliquer, dès lors, cette tendance qui place l’eurodéputé au-dessus de la barre des 10 % ? Soit, en tête des différents candidats de gauche ? Et pas si loin de Valérie Hayer ? La Fondation Jean Jaurès s’est penchée sur ce phénomène et publie une étude ce mercredi 28 mars montrant que Raphaël Glucksmann pique des électeurs au camp macroniste et au camp mélenchoniste.

Ainsi, les données recueillies montrent que sur 100 personnes souhaitant voter pour l’eurodéputé Place Publique, 38 avaient choisi Jean-Luc Mélenchon à la dernière élection présidentielle, et 30 optaient alors pour le président de la République sortant. Un principe de vase communicant qui se fait autour de sujets précis.

L’Ukraine chez Mélenchon, les retraites chez Macron

En plus de ces transferts, la Fondation Jean Jaurès a effectivement analysé les raisons qui poussent les électeurs proches de la France insoumise et ceux de la macronie à se tourner vers la liste soutenue par le Parti socialiste.

Du côté de la gauche radicale, ce sont les sujets liés à la guerre en Ukraine qui ressortent. Sans surprise, tant les sujets internationaux sont vus comme le talon d’Achille des insoumis. « À âge, genre, niveau de revenu et niveau de diplôme équivalents, le soutien à l’Ukraine augmente de 254 % la probabilité de ’switcher’ de Mélenchon à Glucksmann plutôt que de rester fidèle à LFI », explique ainsi Antoine Bristielle le directeur de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation.

Il faut dire que Raphaël Glucksmann est sans doute, avec Valérie Hayer, la tête de liste du camp présidentiel, le plus allant concernant l’appui à Kiev. Les insoumis, eux, brouillent parfois leur message avec des déclarations qui appellent avant tout à la paix avec la Russie, plus qu’au soutien à l’Ukraine contre les Russes. Dans les faits, en revanche, il est intéressant de noter que les votes de Manon Aubry (la tête de liste LFI) et de son homologue PP - PS sont similaires au Parlement européen sur la question.

De l’autre côté, ce sont plutôt les questions sociales, notamment liées à la dernière réforme - éruptive - des retraites, qui font la différence. « À âge, genre, niveau de revenu et niveau de diplôme équivalents, l’opposition à la réforme des retraites augmente de 120 % la probabilité de ’switcher’ de Macron à Glucksmann plutôt que de rester fidèle à la majorité présidentielle », analyse ainsi Antoine Bristielle.

Le sondeur évoque également les questions de féminisme comme facteur de transfert. Et, dans une moindre mesure, celles concernant le soutien à l’immigration ou à la cause écologiste. À deux doigts du retour du clivage gauche / droite.

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