Un élève sur 5 victime de violences répétées: l'ampleur du harcèlement scolaire révélée par une nouvelle étude
Un élève sur cinq affirme avoir été victime de violences répétées, selon une étude menée par l'Ifop et révélée ce mardi. Pour 16% des victimes, le harcèlement, principalement groupé, durerait plus d'un mois.
Une enquête aux conclusions préoccupantes. Selon une étude menée par l'Ifop pour l'association de prévention contre le harcèlement en milieu scolaire Marion la main tendue, les chiffres du harcèlement scolaire seraient largement sous-évalués en France.
Selon ces travaux, ce sont 19% des collégiens et lycéens interrogés, soit un sur cinq, qui ont été victimes de violences physiques, verbales ou psychologiques de manière répétée, tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Usuellement, le chiffre communément admis est d'un sur dix, soit deux fois moins.
À l'école et sur les réseaux sociaux
L'étude va encore plus loin en ce qui concerne la forme que prend ce harcèlement. Ainsi, 16% de ces jeunes déclarent que ce harcèlement a duré plus d'un mois tandis qu'une large majorité d'entre eux pointe un harcèlement groupé plutôt que du fait d'un seul élève.
Au total, ils sont 81% des élèves harcelés à l'avoir été par un groupe d'élèves. Dans la majorité des cas, il s'agit de moqueries (91%), d'insultes (89%), de mise à l'écart (86%) et d'agression physique (66%).
Au fil des interrogations, il est également possible de cibler les lieux de ce harcèlement, principalement au collège (53%) ou en école primaire (27%). Au sein des établissements, ces violences physiques et morales ont lieu dans la cour de récréation (94%), dans les couloirs (83 %) mais aussi dans les salles de classe et la cantine (60% pour les deux lieux).
Statistique loin d'être anodine, près de la moitié des interrogés évoquent un harcèlement sur les réseaux sociaux (44%).
Parents et enseignants mécontents
À l'inverse, l'étude de l'Ifop se penche également sur le ressenti des parents en ce qui concerne le harcèlement scolaire. Au total, un parent sur 3 se dit "très insatisfaits" de la gestion de ces situations, tandis qu'ils sont 1 sur 2 à se dire "insatisfaits."
À ce propos, le ministre de l'Éducation nationale, Gavriel Attal, a annoncé lundi une plateforme à destination des parents à l'horizon de janvier 2024. Dessus, seront disponibles "des modules de formation pour les parents qui le souhaitent" afin qu'ils soient "capables de détecter des situations de harcèlement" vécues ou perpétrées par leurs enfants.
Finalement, les enseignants, toujours dans le cadre de cette enquête, sont seulement 19% à se dire formés contre ces situations. Pire, 5% à déclarer que leur établissement est engagé dans le programme phare. Pourtant, ils sont 56% à demander des sanctions plus dures contre les harceleurs.
Article original publié sur BFMTV.com
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