Édouard Philippe visé par une enquête du parquet financier, la mairie du Havre perquisitionnée

Édouard Philippe, le 26 février 2023 au Salon de l’Agriculture à Paris.
EMMANUEL DUNAND / AFP Édouard Philippe, le 26 février 2023 au Salon de l’Agriculture à Paris.

JUSTICE - Est-ce une épine qui se serait plantée dans le pied d’Édouard Philippe ? Redevenu maire du Havre après son bail à Matignon, l’ancien Premier ministre est visé depuis décembre par une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral ». Elle a été ouverte par le Parquet national financier (PNF).

Comme Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou et Édouard Philippe pensent à être candidats

Le Monde a révélé ce mercredi 3 avril qu’une perquisition était menée ce jour même à l’Hôtel de Ville de la commune normande ainsi qu’au siège de la communauté urbaine du Havre. L’office anti-corruption (Oclciff) et la police judiciaire de Rouen sont en charge des investigations.

L’ex-chef du gouvernement n’est pas le seul au cœur de cette enquête du PNF. Une adjointe à la mairie, Stéphanie de Bazelaire, et la directrice des services de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, Claire-Sophie Tasias, sont aussi concernées.

Un conflit d’intérêts dans l’entourage proche du maire ?

Toute cette procédure fait suite à une plainte déposée en septembre dernier par une ancienne collaboratrice et qui porte sur l’exploitation de la Cité numérique de la ville normande. « Adviendra ce qui adviendra », commentait alors laconiquement au HuffPost l’entourage d’Édouard Philippe, cité parmi les candidats potentiels à la succession d’Emmanuel Macron en 2027.

« Le maire, les élus et les équipes de la ville du Havre et de la communauté urbaine (...) se tiennent entièrement et sereinement à la disposition du parquet pour donner l’ensemble des éléments nécessaires à l’enquête », ont réagi les différents mis en cause dans un communiqué commun transmis à l’AFP.

Ce qui est en cause dans cette affaire, c’est une convention passée entre la communauté urbaine et l’association LH French Tech pour animer et exploiter la Cité numérique du Havre. Elle pose problème car la présidente bénévole de LH French Tech, Stéphanie de Bazelaire, est donc aussi adjointe d’Édouard Philippe à la mairie en charge de l’innovation. En l’occurrence, Le Monde révèle qu’Édouard Philippe a fait l’objet de plusieurs alertes sur ce potentiel conflit d’intérêts pour son adjointe, notamment de la part de juristes de la communauté urbaine.

« C’est très encourageant pour le statut de lanceur d’alerte et pour tous les agents publics qui, dans l’exercice de leurs fonctions, y compris au plus haut niveau, sont témoins de faits susceptibles de relever d’infractions », a réagi auprès de l’AFP Christelle Mazza, avocate de la plaignante. « Ils constituent, et cette affaire en témoigne à ce stade, de véritables sentinelles démocratiques », a-t-elle ajouté.

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