Un éditorialiste russe recommande l'emploi d'armes nucléaires tactiques sur des sites militaires français

Vladimir Soloviev persiste et signe. Désormais réputé pour ses sorties outrancières en marge du conflit ukrainien, le propagandiste en chef du Kremlin dans les médias russes avait franchi plusieurs lignes rouges en début de semaine, après avoir proposé des "frappes préventives" sur la France. Une manière pour lui de répondre à Paris, qui a promis l'envoi de blindés à Kiev.

"Troisième guerre mondiale à part entière"

Dans le programme diffusé par la plateforme d'état Smotrim, le journaliste est une nouvelle fois revenu sur la volonté de la France, mais aussi d'autres pays de l'Otan, d'envoyer des tanks à l'Ukraine. Pour lui, ces annonces ont transformé le conflit en "Troisième guerre mondiale à part entière" et Moscou doit désormais viser les pays qui, à son sens, sont devenus co-belligérants.

Ils sont impliqués avec leurs tanks, et peu importe combien ils en donnent. Nous devons revoir notre ligne rouge", assure Soloviev.

"En France, Pologne ou Grande-Bretagne, nous devons officiellement déclarer légitime de prendre pour cible des cibles militaires lors de nos frappes", ajoute-t-il, faisant référence aux lieux de stockage et de production de ces blindés.

Lors de cet argumentaire, le propagandiste va même encore plus loin. Selon lui, si Moscou sait "dans quelle ville française il y a des tanks prêts à être envoyés sur notre territoire (les régions ukrainiennes annexées unilatéralement, ndlr)", alors l'emploi "des armes nucléaires tactiques" pourrait être envisagé.

"Sinon quoi, nous allons attendre que des centaines ou milliers de tanks arrivent sur notre territoire? Pour quoi faire? Continuer à perdre nos soldats et nos équipements? Nous devons les exploser en chemin et ce sera tout", conclut-il.

Ressentiment russe contre la France

Après une première sortie en début de semaine, où Soloviev avait déjà évoqué les frappes préventives contre la France, le porte-parole de l'ambassade russe à Paris Alexandre Makogonov avait tenu à rassurer les Français sur le plateau de BFMTV.

"Ici, devant vous, sur ce plateau, je peux vous rassurer vous ainsi que vos spectateurs. N’ayez aucune crainte", avait-il lancé.

Toutefois, ce même Makogonov avait mis en garde les Français contre le ressentiment de plus en plus fort des Russes, en particulier depuis l'annonce de l'envoi des tanks en direction de Kiev.

"On ne peut pas considérer la France comme un pays ami", avait-il prévenu.

Pour lui, les dommages sont en particulier profonds dans l'imaginaire collectif russe, alors que la France, "que nous avons toujours considérée comme pays ami", fournit désormais "des chars et des canons pour tuer les Russes."

Article original publié sur BFMTV.com