Écriture inclusive : un clivage politique au nom d’une petite morale

Les militants de l'écriture incluvise visent à cliver et séparer en vertu de leur quant-à-soi.  - Credit:David Himbert/Hans Lucas via AFP
Les militants de l'écriture incluvise visent à cliver et séparer en vertu de leur quant-à-soi. - Credit:David Himbert/Hans Lucas via AFP

Des intellectuels, dont un ou deux linguistes, ont récemment manifesté leur désir de voir l'orthographe être « réformée », puis plus récemment, de s'opposer au « masculin neutre » dans son usage courant, plaidoyer en creux pour l'imposition d'une écriture inclusive dont personne ne veut, à commencer par l'État qui, par la bouche de son président, a rappelé son attachement au simple usage.

Les arguments sont connus, et ont été maintes et maintes fois démontés avec pédagogie. L'ineptie de l'écriture inclusive est avérée. Cette dernière repose sur des arguments fallacieux, nuit à la clarté de la compréhension des textes écrits, est nuisible pour les personnes en situation de handicap, maintient une distance sociale entre ceux qui connaissent les vrais usages et ceux qui ne les maîtrisent pas, porte atteinte à la simplicité des usages populaires et introduit des biais d'interprétation sur la base de confusions enfantines entre la chose et la langue, rend impossible un usage politiquement neutre de la langue en imposant aux locuteurs d'afficher leur positionnement idéologique, selon qu'ils écriront « Bonjour à tous » ou « Bonjour à tou.te.s ».

À cette liste accablante s'ajoute désormais l'attitude aberrante qui prétend, d'un côté, simplifier l'orthographe et, de l'autre, l'embarrasser de signes obscurs imprononçables, démotivés et fallacieux. Vous souvenez-vous de ces élèves à l'école qui dessinaient des cœurs au-dessus des « i » ? Tous ont grandi aujourd'hui et [...] Lire la suite