École Stanislas à Paris : la justice saisie par des sénateurs pour déconventionner l’établissement

Ian Brossat, ici participant à un rassemblement devant le ministère de la Santé à Paris, le 16 novembre 2023.
LUDOVIC MARIN / AFP Ian Brossat, ici participant à un rassemblement devant le ministère de la Santé à Paris, le 16 novembre 2023.

POLITIQUE - La polémique autour de l’établissement scolaire Stanislas dans le 6e arrondissement de Paris semble loin d’être terminée. L’école privée catholique est mise en lumière depuis la fin de semaine dernière et les déclarations de la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, qui y scolarise ses enfants.

École Stanislas de Paris : le directeur se défend après la sortie d’un rapport « caché » dévoilé par « Mediapart »

Mardi, Mediapart en a rajouté une couche en dévoilant un rapport sur cet établissement accueillant des élèves de la maternelle aux classes préparatoires. Accablant, il dénonce dans une trentaine de pages des « dérives », notamment dans la teneur de cours de catéchisme. Certains catéchistes y tiendraient en effet des propos « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité ».

Dans ce contexte, les sénateurs communistes Ian Brossat (Paris) et Pierre Ouzoulias (Hauts-de-Seine) ont annoncé ce mercredi 17 janvier « saisir aux côtés de SOS Homophobie la justice » au vu des conclusions du rapport, selon une information initiale de 20 Minutes.

Ils affirment effectuer « un signalement au procureur de Paris au titre de l’article 40 du code de procédure pénale » et saisir « par voie d’avocat le préfet de Paris pour demander le déconventionnement du lycée ».

« Cet établissement met en danger les élèves. Il témoigne d’éléments qui ont des conséquences indéniables sur la santé psychique des enfants. On découvre toute la mécanique qui pousse les enfants LGBT à se suicider », commente Ian Brossat auprès de 20 Minutes.

« Homophobie, misogynie, non-respect des valeurs de la République : les faits sont graves. Le gouvernement ne peut rester indifférent », a-t-il aussi écrit sur X.

Amélie Oudéa-Castéra évoque un « plan d’action »

« Je n’accepterai jamais que des services publics puissent être des lieux d’accueil de paroles homophobes (...) Les préconisations du rapport doivent être suivies d’effets », a elle prévenu Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, sur Sud Radio.

Le rapport officiel de l’Éducation nationale publié par Mediapart relève « des dérives dans l’application du contrat d’association » de l’établissement avec l’État. Selon le document, « certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG ».

Ce rapport fera l’objet d’un « plan d’action » suivi avec « rigueur », a par ailleurs promis ce mercredi la ministre de l’Éducation nationale. Il « a été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023. Et aussitôt Gabriel Attal (alors ministre de l’Éducation) a demandé au rectorat et à l’inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures », a assuré Amélie Oudéa-Castéra sur France 2.

Ce plan « sera suivi avec toute la rigueur nécessaire », a ajouté la ministre, dont les enfants sont scolarisés dans l’école privée catholique sous contrat, qui accueille 3 500 élèves.

« Je précise que ce rapport ne remonte aucun fait d’homophobie, ni aucun cas de harcèlement. Le seul cas d’homophobie a fait l’objet d’un signalement au procureur via la procédure de l’article 40 », a dit la ministre, accusée d’avoir dénigré l’enseignement public pour justifier le transfert de son fils aîné à Stanislas.

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