École Stanislas à Paris : deux associations, dont Stop-Homophobie, portent plainte contre l’établissement

Cette plainte fait suite à l’exclusion en juin 2022 d’une élève, qui aurait été motivée par sa « dénonciation de l’homophobie des membres du personnel ».

Les associations montent au créneau contre l’établissement scolaire privé Stanislas, en pleine tourmente en ce début d’année. Deux d’entre elles, Stop-Homophobie et Mousse, ont annoncé ce vendredi 26 janvier avoir déposé une plainte pour discrimination homophobe contre l’école parisienne après l’exclusion en juin 2022 d’une élève, qui aurait été motivée par sa « dénonciation de l’homophobie des membres du personnel ».

Selon cette plainte consultée par l’AFP, qui s’appuie sur un article de Mediapart et un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale (IGESR), « les raisons de l’exclusion de cette élève se situent dans un conflit personnel entre le préfet (sorte de conseiller principal d’éducation, NDLR) et elle, en raison de ses prises de position assimilées à du militantisme, notamment au sujet de l’homosexualité ».

« Le rapport ajoute que ce préfet reprochait à la jeune fille de porter un pull LGBT et était familier de propos homophobes », détaille la plainte transmise jeudi au parquet de Paris.

Le père de cette élève avait écrit une lettre à Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, accusant le préfet de harcèlement envers sa fille, « notamment lorsque cette dernière ne supportait pas les propos “homophobes, racistes et sexistes constants” » du préfet, ajoute le document.

Dans un communiqué publié ce vendredi après-midi, le directeur de Stanislas, Frédéric Gautier, indique « récuser totalement et fermement » l’accusation des associations. « La décision de non-réinscription de cette élève en terminale relève d’autres motifs objectifs qui n’ont rien à voir avec une “discrimination” de quelque nature qu’elle soit », ajoute-t-il.

La direction « a rencontré les parents de cette élève le 20 juin 2022 pour évoquer la non-réinscription de leur fille et en exposer les motifs. Cette décision a été confirmée par un courrier du 24 juin 2022 » et « n’a fait l’objet d’aucune contestation », détaille le directeur.

« Faire la lumière sur les agissements LGBTphobes de la direction »

« La loi pénale française réprimant les propos et les discriminations LGBTphobes s’applique partout sur le territoire français, même dans les établissements d’enseignement catholique », a indiqué dans un communiqué l’avocat des associations, Me Étienne Deshoulières.

Pour Terrence Katchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie, « cette plainte permettra aux services de police de mener une enquête approfondie à l’intérieur de l’établissement scolaire, afin de faire la lumière sur les agissements LGBTphobes de la direction ».

Stanislas est dans la tourmente depuis la publication du rapport de l’IGESR faisant état de « dérives » homophobes et sexistes dans ce prestigieux établissement privé sous contrat du VIe arrondissement de Paris, qui accueille 3 500 élèves de la maternelle aux classes préparatoires.

Plusieurs épisodes de cette polémique concernent la nouvelle ministre de l’Éducation nationale et des Sports Amélie Oudéa-Castéra, dont les enfants sont scolarisés à « Stan ».

Le parquet de Paris a ouvert à l’automne une enquête notamment pour injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, après un signalement de l’IGESR à la suite de son rapport.

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