École privée : sortir de l’hypocrisie

L'école Alsacienne à Paris, en 2022.   - Credit:MAGALI COHEN / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
L'école Alsacienne à Paris, en 2022. - Credit:MAGALI COHEN / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

À peine arrivée à son poste, la toute nouvelle ministre Amélie Oudéa-Castéra se voit reprocher de scolariser ses fils à l'école Stanislas, célèbre établissement privé du 6e arrondissement de Paris. Il faut dire que la ministre n'y est pas allée de main morte dans la justification de ses choix. L'identité de l'établissement (qui vient de faire l'objet d'un rapport de l'inspection après un article assassin de Mediapart) est tout sauf anodine.

Les débuts de Pap Ndiaye avaient été perturbés par le même « problème ». Il s'agissait dans son cas de l'école Alsacienne, cette institution d'élite qui forma… Gabriel Attal. Quant à Jean-Michel Blanquer, ancien de « Stan », n'avait-il pas lui aussi confié sa progéniture à un établissement privé, comme presque tous ses prédécesseurs ?

École publique : « quintessence de l'attachement à la République »

Pourquoi s'en offusquer et persister à voir là une trahison du peuple par les élites politiques ? Tout simplement parce qu'on fait en France de l'attachement à l'école publique la quintessence de l'attachement à la République. On se laisse même aller à faire un signe « égal » entre public et « école de la République », ce qui revient à exclure de la République les familles qui font le choix du privé. Comme l'Église tolère les « homos honteux », la République tolère les hommes et femmes politiques qui préfèrent l'école privée, pourvu qu'ils le cachent. Pas question pour eux d'assumer et de faire leur coming out scolaire : moins [...] Lire la suite