École privée de ses enfants : la défense d'Amélie Oudéa-Castéra fragilisée par une ex-enseignante de son fils

L'ancienne enseignante du fils aîné d'Amélie Oudéa-Castéra à l'école publique Littré dément dans Libération la version de la ministre. Cette dernière avait évoqué "les paquets d'heures" d'enseignants non remplacées pour justifier son choix de mettre son enfant dans le privé.

Le choix de la nouvelle ministre de l'Éducation Amélie Oudéa-Castéra de scolariser ses enfants dans le privé était-il lié à des problèmes de non-remplacements de professeurs? Non, selon le témoignage d'une enseignante de son fils recueillis dimanche par Libération et que la ministre dément.

Tout juste nommée, Amélie Oudéa-Castéra a soulevé une vive polémique le vendredi 12 janvier en justifiant sa décision de transférer ses enfants dans le privé par sa "frustration" devant "les paquets d'heures" d'enseignement non remplacées lors des absences de professeurs à l'école publique.

Un choix lié à un refus de passage anticipé en moyenne section?

Selon Libération, seul le fils aîné d'Amélie Oudéa-Castéra a été brièvement scolarisé dans le public, en petite section de maternelle. Le journal rapporte un témoignage de son enseignante d'alors, en 2009 dans l'école publique Littré, dans le 6e arrondissement de Paris.

Selon ce témoignage, Amélie Oudéa-Castéra et son mari ont décidé d'envoyer leur fils dans l'établissement privé Stanislas, proche de leur domicile, parce que l'école Littré avait refusé un passage anticipé de leur fils en moyenne section, jugeant l'élève encore trop petit. Et pas pour un problème d'absence, selon ce témoignage.

L'entourage de la ministre dénonce des "propos inexacts"

"La ministre de l'Éducation nationale dément catégoriquement les propos rapportés par Libération", a fait savoir son entourage. "On peut s’interroger sur l'intention liée à ces propos inexacts, déplacés et blessants pour des parents sur leur enfant près de 15 ans plus tard", a-t-on indiqué de même source.

"Comme tous les parents, Amélie Oudéa-Castéra et Frédéric Oudéa ont toujours eu comme priorité le bien-être de leur enfant et sous-entendre qu’ils auraient fait un choix qui irait à l’encontre de leurs valeurs et de l’épanouissement de leur petit garçon les heurte profondément", a-t-on ajouté.

"Il faut partir madame"

Les informations de Libération ont déclenché une salve de critiques de la part de plusieurs responsables politiques, qui demandent le départ de la nouvelle ministre de l'Éducation, également chargée des Sports et des JO.

"S’il est avéré que la ministre a menti en invoquant les 'paquets d’heures non remplacées' pour son fils, madame Amélie Oudéa-Castéra n’a plus sa place à la tête du ministère de l’Education nationale", a réagi sur X (ex-Twitter) le député Insoumis Rodrigo Arenas, ancien co-président de la fédération de parents d'élèves FCPE.

"Le mensonge s’ajoute désormais à l’insulte qu’Amélie Oudéa-Castera a infligée à l’école publique et aux enseignants de notre pays. Elle est ce soir totalement discréditée pour rester en fonction", estime le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, également sur X.

"Il faut partir maintenant madame", écrit la député écologiste Sandrine Rousseau.

"Double faute madame la ministre ! Ça commence très fort ce match !", a commenté pour sa part Guislaine David, la porte-parole du SNUipp-FSU (principal syndicat du primaire). La ministre doit rencontrer à partir de lundi les syndicats de l'enseignement.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Au cœur d'une polémique sur la scolarisation de ses enfants à Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra doit rencontrer les syndicats de l'Éducation nationale ce lundi