Échirolles: un point de deal se déplace devant une école maternelle après une opération "place nette"

Vingt-trois interpellations, 72 contraventions et plus de 400 contrôles: la Police nationale de l'Isère se félicitait, mi-mars, de l'opération "place nette" menée à Echirolles, touchée par le trafic de stupéfiants. Mais les dealers sont toujours là: dix jours plus tard, le point de deal s'est réinstallé devant l'école maternelle Elsa-Triolet, dans le quartier du Gâtinais.

Depuis vendredi et jusqu'à ce mercredi 27 mars, les agents encadrant les temps périscolaires exercent leur droit de retrait et les enfants ne sont pas accueillis le matin et le soir. La restauration scolaire, non plus, n'est pas assurée.

"Ils sont proches des murs"

"Les actions régulières des polices nationale et municipale menées sur ce secteur contre les points de trafic de drogue ont ainsi amené à l'affaiblissement de certains mais aussi à un déplacement de ces activités au plus proche de l'école Elsa-Triolet", résumait la municipalité dans un communiqué vendredi.

Des guetteurs sont désormais positionnés à chaque rue qui entoure l'établissement, ont constaté des journalistes de BFMTV. "Ils sont proches des murs, ils peuvent être amenés à cacher de la drogue à proximité des fenêtres", note auprès de RMC Yann Celton, délégué CGT à la ville d'Echirolles.

"Non, on ne touche pas à l'école de la République!"

"Je suis très contente de ces opérations [place nette, NDLR], mais il faut les multiplier. Force est de constater que ça n'a pas résolu le problème dans ce secteur", explique auprès de BFMTV Amandine Demore, maire PCF de la ville.

Auprès de nos confrères de France Bleu, elle expliquait ce lundi que le point de deal en question "était avant à une centaine de mètres de l'école mais aujourd'hui, il s'est déplacé juste en face".

L'édile appelle à "taper du poing sur la table. Non, on ne touche pas à l'école de la République!"

De nombreuses opérations "place nette" ont eu lieu dans de nombreuses villes de France ces derniers jours, alors que le président de la République Emmanuel Macron a appelé à "détruire les réseaux et les trafiquants".

Lundi, Gérald Darmanin a annoncé l'interpellation de près de 500 personnes depuis le début des opérations la semaine dernière. Mais leur bilan sur le terrain est plus que mitigé. Comme à Echirolles, des trafiquants ont retrouvé leur point de deal à Marseille. "Du moment où ils (les policiers, ndlr) sont là, c'est un peu plus calme. Et dès qu'ils partent, ça revient directement", témoignait auprès de BFMTV Gina, habitante de la Castellane.

Article original publié sur BFMTV.com