Échange de prisonniers entre le Hezbollah et le Front al Nosra

BEYROUTH (Reuters) - Des bus transportant des centaines de Syriens ont quitté les camps de réfugiés libanais près de la frontière à destination de la Syrie, dans le cadre d'un échange de prisonniers entre le Hezbollah et le front al Nosra, a-t-on appris mercredi de source sécuritaire. La chaîne de télévision Al Manar, contrôlée par le Hezbollah libanais, a rapporté que 26 bus se dirigeaient vers la frontière syrienne. Selon une source sécuritaire, 1.020 personnes étaient à bord des véhicules. En tout, près de 7.000 combattants d'al Nosra, membres de leurs familles et d'autres réfugiés, doivent être transférés vers la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, qui est contrôlée en grande partie par les insurgés. Le transfert a été conclu dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et le Front al Nosra la semaine dernière et a été repoussé de deux jours, le temps de négociations sur l'échange des captifs. Trois membres du Hezbollah ont été récupérés par les autorités libanaises dans la nuit de mardi à mercredi après remise au Front al Nosra de trois prisonniers, dont une personne ayant purgé sa peine, réclamés par le groupe sunnite, a dit le général Abbas Ibrahim, chef des services de sécurité libanais. Le Hezbollah a annoncé le semaine dernière que ses combattants, soutenus par l'armée syrienne, étaient en passe de battre les djihadistes dans la zone de montagne à la frontière libano-syrienne de Djroud Arsal. L'armée libanaise, qui reçoit un soutien financier des Etats-Unis et du Royaume-Uni, s'est bornée à un rôle défensif, en déployant des renforts autour de la ville libanaise d'Arsal. Le soutien du Hezbollah au président syrien Bachar al Assad fait l'objet de critiques dans l'opposition politique, notamment de la part du Premier ministre libanais Saad al Hariri. Ce dernier a estimé que le transfert de réfugiés devait être exclusivement confié aux Nations unies. Mercredi, le Premier ministre a demandé au général Abbas de garantir le succès de l'opération, rapportent des médias locaux. Le Front al Nosra était jusqu'à l'an dernier la branche syrienne d'Al Qaïda mais il a rompu officiellement ses liens avec le réseau. Il représente désormais la force dominante de l'alliance islamiste Tahrir al Cham, en lutte contre le président syrien Bachar al Assad. (Lisa Barrington, John Davison et Tom Perry, Julie Carriat et Arthur Connan pour le service français)