« Ça a fait de moi une musicienne éveillée » : Nour Ayadi, pianiste et diplômée de Sciences Po

La musique classique comme les autres arts charrie son lot d'images d'Épinal. On y est enfant prodige, jeune besogneux et grand maître. Travail sur son instrument, solfège et abnégation y font figure de credo pour des générations d'artistes. On y croise moins de bons élèves qui allient musique et études, affirmant ainsi leur volonté de s'inscrire dans le monde. Ce qui rend le profil de Nour Ayadi d'autant plus rare et surprenant. Femme et Marocaine dans un milieu qui ne les compte (même) pas par dizaines, diplômée d'un master de Sciences Po et lauréate de multiples prix, la pianiste de 24 ans éveille a minima la curiosité. Ce jeudi 29 février au soir, elle fait partie des artistes nommées dans la catégorie Révélation, soliste instumental des Victoires de la musique classique, diffusées sur France 3 et France musique à partir de 21h10, aux côtés de la violoniste Élise Bertrand, et de la gambiste Salomé Gasselin.

On la découvre d'abord à l'oreille, puis sur scène un dimanche de janvier à La Scala Paris où elle présente son deuxième album, Carnaval, qui voit dialoguer Poulenc et Schumann. Elle y est à son aise, impressionnante de charisme et d'agilité. Appliquée et concentrée mais pas musicienne renfermée, on devine déjà sous ses doigts et ses choix une certaine espièglerie.

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