"Ça aurait pu être mon fils": la colère du père de famille qui a échappé à une balle perdue de chasseur

La balle perdue qui s'est logée dans la cabane en bois du fils de cet habitant de Haute-Savoie. - Benjamin Cormier
La balle perdue qui s'est logée dans la cabane en bois du fils de cet habitant de Haute-Savoie. - Benjamin Cormier

Benjamin Cormier jouait tranquillement avec son fils de 3 ans sur sa terrasse, dimanche, lorsqu'il a entendu une importante détonation à proximité. "Il y a eu un nuage de poussière. Quand j'ai vu le crépi de la façade exploser et quelques feuilles s'envoler, j'ai pris mon fils sous le bras pour le mettre à l'abri à l'intérieur et j'ai crié en direction des bois d'arrêter de tirer", raconte à BFMTV.com cet habitant d'Esserts-Salève, en Haute-Savoie.

Désormais, le mur arrière de son pavillon est décoré d'un trou de la taille d'une balle de golf, tout comme la cabane en bois de son fils. Mais ce n'est pas ce qui inquiète le plus ce père de famille qui a depuis porté plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui". Une enquête est en cours.

"Si la cabane n'avait pas été là pour arrêter la balle..."

"J'ai rapidement appelé les gendarmes de Reignier-Esery, mais avant leur arrivée je me suis aperçu que la balle n'avait pas fini sa trajectoire dans le mur mais dans la cabane en bois de mon fils, juste à côté", explique cet ingénieur de 33 ans.

"Mais c'est terrible de se dire qu'à quelques mètres près, si la cabane n'avait pas été là pour arrêter la balle, ça aurait pu être votre fils. Lui et moi nous trouvions pleinement dans la direction du ricochet à ce moment-là...", note-t-il.

Une fois son fils en sécurité à l'intérieur, Benjamin Cormier prend la direction des bois afin d'interpeller le chasseur, qui se trouvait à 140-180 mètres de la maison, selon lui. Dans un premier temps, l'intéressé nie que la balle provienne de son fusil, mais le père de famille lui saisit son arme et l'invite à venir constater de lui-même les dégâts sur sa façade et sur le cabanon de bois.

"Au moindre coup de feu maintenant on ne sera plus sereins"

"Il a dû se rendre à l'évidence, et reconnaître que cela provenait très probablement de l'un de ses tirs. Il avait l'air confus mais je ne sais pas s'il se rendait compte de la gravité de ce qui aurait pu se passer", rapporte cet habitant de Monnetier-Mornex, en colère et inquiet qu'une situation comparable vienne à se reproduire à l'avenir.

"Au moindre coup de feu maintenant on ne sera plus sereins", confie-t-il encore. "Ce n'est pas normal de craindre de se prendre une balle chez soi lorsque vous profitez simplement de votre terrasse".

L'enquête va devoir déterminer s'il s'agissait d'un tir direct en direction de l'habitation - ce qui constituerait une faute - ou s'il s'agissait d'un ricochet de balle tiré dans une autre direction. Selon l'article L.422-10 du Code de l’environnement, la chasse est interdite dans un rayon de 150 mètres autour d'une habitation, sauf autorisation préalable des propriétaires. Toutefois, cette règle ne s'applique que dans les communes où il existe une association de chasse communale agréée (ACAA).

André Mugnier, président de la Fédération des Chasseurs de la Haute-Savoie, contacté par France 3 Auvergne, confirme être au courant de l’incident, mais ne souhaite "pas s’exprimer tant que l’enquête est en cours".

Article original publié sur BFMTV.com