À Vienne, le « Wiener Zeitung » va disparaître

Le dernier numéro papier du « Wiener Zeitung », vieux de 320 ans, sera imprimé le 30 juin.
Le dernier numéro papier du « Wiener Zeitung », vieux de 320 ans, sera imprimé le 30 juin.

MÉDIAS - Après 300 ans d’existence, l’un des plus vieux journaux du monde ne fera plus couler d’encre. Fondé à Vienne en 1703, du temps de l’empire des Habsbourg, le dernier numéro papier du Wiener Zeitung sera imprimé le 30 juin prochain, rapporte Le Monde.

Même si le titre de plus vieux quotidien est disputé par de nombreux journaux en Italie, « nous avions l’habitude de dire que nous sommes le plus ancien journal du monde publié sans interruption et toujours en activité », a déclaré fièrement Judith Belfkih, corédactrice en chef par intérim du quotidien autrichien, à nos confrères du Monde.

Un Journal officiel

Le Parlement autrichien a voté le 27 avril une loi sur les médias, incluant une clause signant la fin à compter du 1er juillet de ce quotidien, parmi les plus vieux au monde, selon l’Association mondiale des journaux (AMJ). Il continuera cependant à exister sur internet, avec la possibilité de publications papier ponctuelles « en fonction des fonds disponibles ».

Le journal, né sous le nom Wiennerisches Diarium avant d’être rebaptisé en 1780, avait été nationalisé au XIXe siècle par François-Joseph 1er et appartenait actuellement à la République d’Autriche.

Outre la partie purement éditoriale demeurée indépendante, il servait depuis lors comme Journal officiel, publiant des textes juridiques et des informations relatives aux entreprises autrichiennes.

Près de la moitié des 200 employés licenciés

Wiener Zeitung vit essentiellement des revenus tirés de cette activité mais celle-ci va désormais être confiée à une plateforme en ligne, le gouvernement expliquant avoir agi en vertu d’une directive européenne sur les outils numériques.

La rédaction a dénoncé en amont du vote un projet « destructeur » qui la prive des fonds suffisants pour continuer à imprimer le quotidien. La marque riche de 320 ans d’histoire va certes subsister, « mais personne ne sait quel sera l’avenir de la publication : est-ce que ce sera encore du journalisme rigoureux », s’insurge le rédacteur en chef adjoint Mathias Ziegler.  « Nous avons toujours dit qu’il fallait trouver d’autres sources de financement mais le problème n’a jamais été traité sérieusement par le passé », a-t-il dit à l’AFP.

Près de la moitié des 200 employés, dont 40 journalistes, pourraient être licenciés, d’après le syndicat. Le tirage s’élève actuellement à 20 000 exemplaires en semaine, un chiffre qui double le week-end.

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