À Versailles, les appartements privés de Marie-Antoinette rouvrent après des années de travaux

La Galerie des Glaces à Versailles
La Galerie des Glaces à Versailles

HISTOIRE - Le château de Versailles, qui fête ses 400 ans cette année, ouvrira dès le 27 juin au public les appartements privés de Marie-Antoinette, un espace intime parmi les plus secrets et raffinés de l’ancienne résidence royale.

C’est de ce « refuge », dévolu à sa vie privée loin de la foule, que la reine s’enfuira, avant d’être arrêtée pendant la Révolution française.

Entièrement restauré après une dizaine d’années de recherches, de restaurations et d’acquisitions, cet espace, où la reine se reposait de la cour, recevait ses enfants et un cercle d’amis choisis, n’a jamais été présenté au public dans ce nouvel écrin.

L’ouverture de cet espace au public complète les restaurations du Trianon et du Hameau de la Reine, dédiées à la célèbre souveraine. La première phase de restauration a été lancée en octobre 2013 et « s’est portée sur la rénovation des décors d’or et de bronze, des lambris et des parquets ainsi que sur l’installation de l’électricité et la remise aux normes des conditions de sécurité », détaille le chateau de Versailles. Pour la bibliothèque, cela prendra plus de trois entre 2017 et 2020.

Il donne une « nouvelle compréhension de l’histoire avec ce paradoxe entre vie publique et vie privée, étiquette et intimité, un condensé d’histoire extraordinaire en quelques mètres carrés », dit à l’AFP Catherine Pégard, présidente du château et du domaine de Versailles.

Une partie de la bibliothèque restaurée de Marie-Antoinette, à Versailles
Une partie de la bibliothèque restaurée de Marie-Antoinette, à Versailles

L’univers caché de Marie-Antoinette

Chambres, boudoir, bibliothèque et cabinet de billard - un jeu dont la cour raffolait depuis Louis XIV - devenu salon de compagnie, constituent cet univers caché de Marie-Antoinette, un ensemble de pièces aux dimensions modestes, installé sur deux étages et d’une centaine de mètres carrés au total, dont les fenêtres donnent sur de petites cours intérieures.

Boiseries, dorures, toiles de Jouy en coton aux motifs exotiques et floraux inspirés des trésors rapportés par les bateaux de la Compagnie des Indes, tentures de soie aux broderies et passementeries luxueuses, meubles, objets d’art et tableaux précieux témoignent du mode de vie et de l’imaginaire de la reine qui a commencé à aménager les lieux en 1774.

Marie-Antoinette y avait accès par une porte cachée dans la tenture de sa chambre. « C’est par cette porte que la reine échappe à la colère des révolutionnaires le 6 octobre 1789. Elle ne reviendra jamais à Versailles où s’arrête ce jour-là la monarchie », explique Mme Pégard.

Parmi les trésors que le public découvrira sur les murs et le mobilier : une toile de Jouy, appelée « toile au Grand Ananas », représentant le fruit exotique au coeur d’un entrelacs de branchages, fleurs et oiseaux. Marie-Antoinette fit accrocher un « portrait » de ce fruit qu’elle adorait, dans son cabinet doré.

Le public découvrira également la collection d’objets rares en laque du Japon de la souveraine, l’une des plus importantes d’Europe à son époque.

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