À la Triennale de Bruges, l’art contemporain dialogue avec le patrimoine

Depuis le 13 avril, Bruges accueille sa triennale : l’exposition artistique et architecturale qui, tous les trois ans, prend place dans cette petite ville du nord de la Belgique mondialement connue pour ses canaux et son architecture gothique.

Et justement, cette année, les artistes étaient invités à s’emparer des coins “oubliés” de Bruges pour y installer leurs œuvres, raconte le journal néerlandais De Volkskrant.

Un vrai défi, constate le quotidien : “Allez donc trouver un endroit moche dans une ville dont l’architecture médiévale lui a valu d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco !”

Deuxième défi : en tant qu’artiste, comme se faire une place ? “Que peut-on ajouter à cette merveille architecturale”, pleine à craquer d’art et de patrimoine ?

“Under the Carpet“, de l’artiste belge Adrien Tirtiaux, présenté devant l’hôpital Saint-Jean de Bruges pendant la Triennale 2024. . PHOTO PHILIP DUJARDIN
“Under the Carpet“, de l’artiste belge Adrien Tirtiaux, présenté devant l’hôpital Saint-Jean de Bruges pendant la Triennale 2024. . PHOTO PHILIP DUJARDIN

La réponse des architectes japonais Shingo Masuda et Katsuhisa Otsubo : du vide.

“Empty drop”, des architectes japonais Shingo Masuda et Katsuhisa Otsubo, dans le parc de l’hôpital Saint-Jean, à Bruges, pendant la Triennale 2024. . PHOTO Filip Dujardin
“Empty drop”, des architectes japonais Shingo Masuda et Katsuhisa Otsubo, dans le parc de l’hôpital Saint-Jean, à Bruges, pendant la Triennale 2024. . PHOTO Filip Dujardin

Dans un parc, ils ont installé un ensemble de “trois belles sculptures circulaires en briques, qui semblent enlacer l’espace de la pelouse”. Son titre : Empty drop (“goutte vide”).

Troisième défi pour cette ville ultratouristique : laisser de la place à ses habitants, qui s’en sentent souvent dépossédés.

L’artiste mexicaine Mariana Castillo Deball se saisit de cette question avec une grande table faite de céramiques et surmontée de ruches. À l’aide d’une échelle (fermée au public), deux apiculteurs locaux peuvent aller s’occuper des abeilles tout le temps de la triennale.

“Firesong for the bees, a tree of clay”, de l’artiste mexicaine Mariana Castillo Deball, dans le parc Sebrechts, à Bruges, pendant la Trienniale 2024.. PHOTO PHILIP DUJARDIN
“Firesong for the bees, a tree of clay”, de l’artiste mexicaine Mariana Castillo Deball, dans le parc Sebrechts, à Bruges, pendant la Trienniale 2024.. PHOTO PHILIP DUJARDIN

De Volkskrant s’en réjouit : les œuvres, en libre accès dans la ville, ont été rendues lisibles, facilement interprétables par le public.

C’est le cas de l’installation de Mona Hatoum, artiste britannique née au Liban, creusée dans le jardin d’un hôpital psychiatrique.

“Lorsqu’on descend les marches pour prendre place sur la balançoire, on se sent coupé du monde d’une étrange façon. Les murs semblent s’avancer vers nous, comme dans une cellule d’isolement”, décrit le quotidien financier De Tijd.

“On est frappé par le contraste entre l’aspect ludique de la balançoire et la sensation claustrophobe.”

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