Des vers à soie modifiés génétiquement pour produire de la soie d’araignée

La soie d’araignées pourrait représenter une alternative écologique aux fibres synthétiques, comme le nylon. Mais elle s’avère difficile à cultiver à cause de l’agressivité des arachnides entre elles. Pour relever le défi, des chercheurs chinois ont modifié génétiquement des vers à soie afin qu’ils produisent de la pure soie d’araignée.

A la fois légère et résistante, la soie d’araignée est un matériau convoité, mais peu exploité, car il existe des obstacles techniques liés à sa production. D’une part, certains arachnides mangent leurs congénères et d’autre part, les araignées ne produisent qu’une faible quantité de soie. A titre d’exemple, il a fallu plus d’un million d’araignées pour confectionner un châle en soie de 4 mètres carrés, exposé au Victoria and Albert museum de Londres (Royaume-Uni).

Des chercheurs chinois ont trouvé un moyen de simplifier l’élaboration de soie d’araignées. Ils ont modifié génétiquement des vers à soie afin qu’ils produisent un fil identique à celui des arachnides. Leur étude a été publiée dans la revue Cell Press Matter.

Une soie d'araignée parfaite grâce à l'édition génétique

Ce n’est pas la première fois que des biologistes cherchent à modifier la production des vers à soie. Mais sa composition n’atteignait que 36% de toile d’araignée. Grâce à l’outil d’édition génétique CRISPR-Cas9, les chercheurs de l’université Donghua (Chine) ont abouti à une soie d’araignée parfaite.

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Comment fonctionne Crispr-Cas 9 ?

Il s’agit de "ciseaux à ADN" qui permettent aux scientifiques de modifier ou d'inactiver un gène, défectueux par exemple. Cet outil d’édition génétique est divisé en deux parties. D'une part, une protéine (Cas9) permet de couper l'hélice d'ADN. On appelle ce type de protéines "coupantes" des "endonucléases".
Mais comment conduire la protéine à exciser un site précis ? Les chercheurs lui accolent un guide. Il s'agit d'un brin d'ARN (acide ribonucléique), de séquence homologue à celle d'ADN que l'on veut retirer. Il oriente ainsi le complexe Crispr-Cas9 vers le site de coupe. On l'appelle ARNg pour "ARN guide". Une fois les deux brins d'ADN sectionnés, la tâche de CRISPR est terminée. Une autre protéine viendra réparer les brins.

A l’origine de la soie des vers et des araignées : des protéines. L’équipe de Junp[...]

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